Cancer, VIH, anxiété ou insomnie : « le cannabis soulage »

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Le collectif toulousain « Chanvres et Violettes » a réinvesti la date du 18 juin pour une cause plus atypique : la dépénalisation de la consommation de cannabis et son usage thérapeutique. Lancé par un toulousain en 1976 dans le journal Libération, l’Appel du 18 joint s’est tenu ce mardi à Compans-Caffarelli malgré les fortes précipitations.

 

Avec ce clin d’œil au discours du général De Gaulle, les militants demandent la légalisation du cannabis. « En France, fumer du cannabis c’est être mal vu, exclu et stigmatisé, la situation doit changer ! », exprime Théo,présent sur la manifestation.

« Il est temps de rouvrir le débat sur l’herbe… parce qu’on est en pétard ! », lance Théo en reprenant le slogan de la manifestation. « Nous allons informer les gens. Nous nous battons pour l’autorisation du cannabis et moins de répression », termine le membre du collectif. « On est dans un pays où l’égalité et la fraternité sont érigés en symboles alors mettons les en pratique et laissons les gens fumer de la marijuana s’ils le veulent. La répression ne résout rien », raisonne Jacques, étudiant toulousain venu à la manifestation.

Mais entre deux sons de Bob Marley et une ambiance « zen », quelques voix s’élèvent contre un « laxisme ambiant avec les fumeurs de cannabis », évoque Pierre, quadragénaire toulousain. « Le cannabis c’est de la drogue, c’est dangereux et ce n’est pas sain. Je comprends que les pouvoirs publics essayent de limiter, punir et réguler sa consommation », déclare Frédérique, mère de famille se baladant dans le Jardin japonais.

Pour le collectif toulousain, « les dangers de la plante, ils existent, comme pour d’autres produits : le café par exemple. Le but de notre association est d’informer. Pour faire de la prévention, il faut sortir de cette prohibition ».

 

« Le cannabis thérapeutique n’est pas le cheval de Troie du cannabis récréatif »

« Nous militons avant tout pour la légalisation du cannabis thérapeutique », assure Franck Thomassin, porte-parole de l’association. « Il faut savoir le consommer de manière adaptée. Le cannabis permet par exemple la stimulation de l’appétit pour les malades, l’atténuation des effets secondaires de la chimiothérapie, le traitement de l’anxiété ou de l’insomnie», détaille t-il.

Pour le docteur Rancerni, médecin addictologue à Toulouse, « le cannabis thérapeutique n’est pas le cheval de Troie du cannabis récréatif. Le cannabis soulage, et même parfois interrompt les nausées et les vomissements provoqués par les chimiothérapies anticancéreuses. Il est aussi efficace contre les nausées et les vomissements et il a des propriétés de stimulation de l’appétit. Il peut être utilisé par exemple par des personnes qui sont infectées par le VIH, pour retrouver la sensation de faim. Autre grande indication du cannabis : les maladies neurodégénératives. ».

L’usage médicale du cannabis n’est donc « pas à exclure dans le futur », d’autant que certains Etats européens l’utilisent déjà ainsi que des 13 Etats américains. « Aujourd’hui, pour moi, le cannabis c’est un double usage, thérapeutique et récréatif à la fois : comme antidépresseur, mais aussi pour rire, pour m’éclater », conclut le président de l’association Chanvres et Violettes.

 

Article d’Alexandre Blenzar