Depuis dimanche, un groupe de mères de famille toulousaines, les « mères veilleuses », a investi la place du Capitole pour y établir un campement. Ces femmes, qui se relaieront toutes les 24 heures jusqu’à dimanche prochain, se sont réunies pour s’exprimer sur leur opposition à loi du « Mariage pour tous ».
« C’est un mouvement national né en même temps que celui des ‘veilleurs’ » déclare Charline Darcimoles, mère de famille de 63 ans, lorsqu’elle évoque l’origine des « mères veilleuses ». Depuis dimanche matin, ce mouvement, qui rassemble uniquement des mères de familles, s’est établi à Toulouse en dressant un campement sur la place du Capitole. « Nous sommes 70 sur Toulouse. Chaque jour de la semaine on est une dizaine à occuper le campement avant qu’un autre groupe prenne la relève ». Passé par Paris, Caen, Rennes ou encore Nice, le mouvement fait donc escale à Toulouse quelques semaines après la manifestation du 24 mars qui est à l’origine de la création du collectif.
« L’oeil des gens est souvent très favorable même s’il arrive qu’on soit victimes d’agressions verbales » admet Charline Darcimoles. « Même si la loi a été votée, notre manifestation n’est pas vaine pour autant. Il est toujours possible de faire changer les choses. Après, il y a forcément des gens qui ne sont pas d’accord avec nous, c’est comme ça » termine la militante anti mariage pour tous.
Se battre pour la filiation
« Nous pensons qu’un couple homosexuel ayant le droit d’avoir des enfants, ça aura forcément des conséquences » révèle Charline Darcimoles. Le mot d’ordre du mouvement n’est autre que la défense de la filiation. Pour ces mères de famille, l’intérêt de l’enfant est leur « cheval de bataille ». « Un enfant a besoin d’un équilibre dans son évolution qui ne peut lui être possible que s’il a un père et une mère. Ce n’est pas une marchandise ».
La crainte d’une banalisation du recours à une mère porteuse ainsi que celle d’une procréation médicale assistée inquiète également un peu plus ces mères de famille. « Nous devons nous battre pour la filiation. On ne doit pas être dans un futur de robots ou de clones ». Malgré tout, les « mères veilleuses » tiennent à mettre en avant la volonté de faire évoluer le débat dans « le calme, la paix et le respect ». C’est pour cette raison que la charte d’adhésion au mouvement stipule entre autres une obligation d’être contre l’homophobie. « Nous n’avons rien contre les homosexuels, ce que nous dénonçons, c’est cette loi aberrante » conclut une autre des participantes.
Article de Sébastien Olla
