Exit les négociations parisiennes, de Veyrac mènera une deuxième liste à Toulouse

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Hervé Morin, Christine de veyracCe lundi, l’ancien ministre de la défense et président du conseil national de l’UDI Hervé Morin était à Toulouse pour annoncer l’investiture de Christine de Veyrac pour les prochaines élections municipales. La députée européenne conduira donc, au premier tour, une liste indépendante de celle de l’UMP.

 

« Christine sera notre candidate ». Anticipant de 24h la décision du bureau politique de l’UDI, le président du conseil national du parti centriste Hervé Morin a annoncé lundi soir à Toulouse l’investiture de Christine de Veyrac pour les prochaines élections municipales. Une officialisation qui pourrait paraître anodine si l’on considère que la députée européenne s’est déclarée candidate il y a maintenant 4 mois mais qui résonne en fait comme un coup de tonnerre pour l’opposition toulousaine. En effet, après avoir expliqué depuis des mois que les instances parisiennes de l’UDI et de L’UMP négocieraient les investitures définitives à l’automne, voila qu’Hervé Morin affirme que « Paris n’est plus décisionnaire dans cette affaire » et que « la campagne est désormais dans les mains de la fédération locale ».

Malgré son score de 3% dans les sondages, la députée européenne assure que sa « motivation est intacte et que sa détermination est plus farouche que jamais ». « Christine ne veut pas construire un projet pour Toulouse mais pour les toulousains et par les toulousains » explique le président du parti centriste qui est conscient de la « difficulté de la démarche » de la candidate centriste.

 

Et l’Union dans tout ça ?

« Aujourd’hui il y a deux listes, à part si l’UMP décide de se ranger derrière nous » explique, le sourire aux lèvres, la désormais candidate UDI aux municipales de 2014. Un court instant touché par la nouvelle, le candidat UMP Jean-Luc Moudenc, qui appelle au rassemblement depuis de nombreuses semaines, ne tarde pas à rétorquer. « L’électorat veut l’union, les chefs de file de l’UDI voulaient également l’union, s’ils changent d’avis, ils seront durement sanctionnés. Tout cela ressemble à une cacophonie » termine l’ancien maire de Toulouse qui souligne que cette décision va diviser le parti centriste.

A ce propos, Hervé Morin, qui semble partager cette intuition, a rappelé que « ce combat doit se jouer dans l’unité ». Une notion qui semble plus que jamais vague lorsqu’on se souvient qu’il y a tout juste une semaine, Jean Iglésis (favorable à la candidature de Christine de Veyrac) n’a été élu à la tête de la fédération de Haute-Garonne qu’avec 54,5% des suffrages face à un Philippe Lasterle plus enclin à étudier un rapprochement avec l’UMP. Sans oublier Jean Jacques Bolzan, secrétaire général du Parti radical et membre fondateur de l’UDI qui a rejoint Jean-Luc Moudenc depuis plusieurs semaines.

Reste qu’aujourd’hui la décision est prise, « le PS est notre adversaire et la droite notre concurrente » termine Hervé Morin reprenant les propos d’un jeune militant.

 

Article de Guillaume Truilhé