Toulouse : un conseil municipal sous le signe du consensus

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Vendredi dernier, le Conseil municipal de Toulouse s’est réunit à l’Hôtel de ville pour délibérer sur les prochaines directives concernant la politique de la ville. Bilan sur la situation de Sanofi, création d’un conseil de la laïcité et renouvellement du soutien des élus à la librairie Privat ont presque fait l’objet d’un consensus au sein de la majorité et de l’opposition.

 

Les échanges sont restés courtois, vendredi dernier, lors des délibérations du Conseil Municipal de Toulouse. L’arrivé de Martine Martinel, députée socialiste, qui siégeait pour la première fois, a été unanimement saluée par les membres du Conseil. L’entrée en vigueur de la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels a été chaleureusement accueillie, malgré les débats violents qu’elle continue à susciter. Ainsi, Régis Godec, président du groupe Europe écologie les verts, s’est « réjouit » de la possibilité de « célébrer le mariage pour tous au sein du Capitole ». Un avis partagé par Malika Aradj du groupe Démocrates et Républicains, qui s’est « félicitée de cette avancée » dont la polémique a « révélé une homophobie latente et une recrudescence d’actes homophobes ».

Le rapport Saintouil, préconisant le maintien de la bannière Sanofi sur le site toulousain pendant 5 ans, a été jugé « satisfaisant » par les conseillers municipaux malgré quelques nuances. Pierre Lacaze, représentant du groupe communiste républicain et citoyen a fait part de ses « inquiétudes sur la suite » et s’interroge sur le « fractionnement des emplois » qui rend « difficile » la mobilisation des salariés. Régis Godec s’est dit « vigilent » sur la mise en place d’un éventuel « plan social déguisé ». Jean Luc Moudenc, président du groupe Toulouse pour tous, a quant à lui « salué le travail du rapport et l’engagement d’Arnaud Montebourg », dont le « volontarisme a pesé dans la balance ».

 

Quasi unanimité pour la création d’un conseil de la laïcité à Toulouse

Pierre Cohen a annoncé officiellement la création d’un Conseil de la laïcité. « L’affaire Merah, acte violent et extrêmement grave, ainsi que les réactions vives au Festival du printemps de Septembre l’année dernière (cf œuvre Moundir Fatmi) montrent que le débat est permanent et ne doit pas se tenir que dans des moments de tensions » a rappelé le maire de la ville. Un conseil, qui aura vocation à traiter de « la laïcité dans la Cité » autour de sujets majeurs tels que « la notion de repas dans les cantines » ou encore « le financement des mosquées ». « Il faut donner à chacun la possibilité de vivre sa religion mais aucune doit prendre le pas sur les principes de la république » a t-il affirmé.

Une initiative qui n’a pas fait l’unanimité et obtenu « l’abstention » au vote de Jean Christophe Sellin, responsable du Parti de Gauche. Selon lui, ce projet déroge à « la séparation entre la chose publique et la chose privé qui vient garantir la liberté de conscience ». Jean Luc Moudenc a soutenu Pierre Cohen en précisant qu’il « ne s’agissait pas de s’occuper du débat inter-religieux » mais de « réaffirmer l’attachement au principe de laïcité » et d’aboutir à « un débat sur le fait religieux et la vie publique ». Le conseil sera présidé par le Maire lui même et composé de représentants des cultes, de représentants des groupes politiques ainsi que d’associations œuvrant dans ce sens.

 

Le soutien aux salariés de la Librairie Privat renouvelé

Le Conseil municipal a renouvelé son soutien aux salariés de la librairie Privat, menacée de fermeture. Le vœu présenté par Yvette Benayoun-Nakache de mettre en place une SCOP (société dont les actionnaires principaux sont les salariés) a été retiré. Pierre Cohen a confirmé ne pas vouloir s’ « immiscer dans un processus qui doit aller dans le cadre de la concurrence, surtout quand il peut aboutir à la reprise de la librairie Privat par un libraire indépendant ». Mais il a déclaré qu’en cas de dégradation de la situation, il s’ « engagerait personnellement à savoir si la mise en place d’une souscription ou une responsabilité de la collectivité serait une solution ».

 

Article de Marine Astor