Mariage pour tous : « c’est au législateur de faire la loi, pas à la rue »

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Vendredi dernier, le Sénat a adopté le projet de loi concernant le mariage pour tous avec quelques légères modifications. Le texte retournera donc à l’Assemblée Nationale, qui a décidé d’accélérer le processus pour le réexaminer en deuxième lecture mercredi 17 avril et samedi 20 avril. Le collectif de la Manif pour Tous a vivement réagi.

 

« Hollande veut du sang, il en aura », c’est ce qu’a déclaré Frigide Barjot devant le Sénat après l’adoption du projet de loi par la chambre parlementaire. L’égérie de la Manif pour tous a fait monter la pression d’un cran entre les « pour » et les « contre ». Le mouvement continue malgré la nouvelle, « nous attendons la seconde lecture, même si il n’y aura pas de surprises », reconnait Isabelle, responsable de l’entité haut-garonnaise. « Le gouvernement ne nous entends pas, il a peur des mouvements de foules ». Bien déterminés à continuer les rassemblements, « nous allons déposer un recours auprès du Conseil Constitutionnel ». De son côté, Philippe Lasterle, membre de l’UDI 31 et partisan du mariage pour tous, considère qu’il est temps de cesser les manifestations. « Il faut adopter une attitude responsable et arrêter de s’entêter. Les deux parties ont débattu longtemps et ont fait valoir leurs arguments. Maintenant c’est au législateur de faire la loi, pas à la rue ».

 

Un Calendrier accéléré

Une bonne chose pour Philippe Lasterle, « les opposants se radicalisent et multiplient les actions violentes. De plus, on focalise notre attention sur ce projet de loi alors qu’il y a d’autres priorités ». Une injustice selon les membres de la Manif pour tous, « premièrement le Sénat a voté à main levée, ensuite l’Assemblée Nationale n’aura pas assez de temps de réflexion » déplore Isabelle. Les opposants sont déjà appelé à manifester dans toute la France le 26 mai.

Pour autant, malgré l’adoption du texte, l’association pro mariage pour tous Arc en Ciel continue ses actions. Ils étaient ce lundi au Capitole, agitant un gigantesque drapeau représentant la cause homosexuelle. « Nous sommes là pour défendre l’amour, mais aussi pour dénoncer la virulence de l’opposition » soutient Christine Tatareau, membre du collectif. Une action qui devrait continuer un lundi sur deux, « jusqu’à ce que la loi soit votée et appliquée ».

 

Article de Rémi Beaufils