Affaire Cahuzac : « il y a consanguinité entre la classe dirigeante et les grandes industries »

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Le Conseil Régional accueille les journées nationales des élus régionaux d’Europe Ecologie les Verts (EELV). Deux jours de réflexion sur l’avenir des régions en présence de nombreuses personnalités écologistes comme José Bové, député européen, et Pascal Durand, secrétaire national du parti. Hier, le débat était centré sur la transparence de la démocratie. S’en dégage une nécessité de passer à l’acte II de la lutte contre les paradis fiscaux.

 

« L’actualité met en évidence une vraie crise de confiance. Il faut plus de transparence et de démocratie pour penser les régions de demain ».  Guillaume Cros, président du groupe EELV au Conseil Régional, souligne ici le cœur de ces journées de discussions. De même, pour Alexandra Cusey, présidente des élus du Conseil Régional de Rhône Alpes, « il est impératif de revitaliser notre démocratie, ce qui passera forcément par plus de transparence ». Notamment sur les questions financières.

A quelques jours des aveux de Cahuzac, ces rencontres annuelles ne pouvaient décemment pas passer à côté de la lutte contre les paradis fiscaux. José Bové s’y arrête : « au centre de beaucoup de ces problèmes d’évasion fiscale, on trouve la question des conflits d’intérêts », affirme-t-il. Pour lui, le centre des débats est bien le lobbying. Les collusions entre monde politique et grandes firmes. « Elles ont aujourd’hui un rôle exorbitant dans le fonctionnement des institutions politiques, analyse-t-il. Cette synergie me semble très dangereuse ». Et d’avancer la nécessité d’établir des règles pour empêcher les passerelles entre ces deux domaines. « Au Parlement européen, on demande justement la mise en place d’une commission spéciale sur les conflits d’intérêts, explique le député européen. La question est de savoir si le PPE et les sociaux-démocrates (les deux grands partis européens) vont appuyer cette demande ».

Pour définir les relations entre les politiques et les grandes entreprises, Pascal Durand va plus loin que José Bové et parle de « consanguinité », un terme fort qu’il assume. « En France, il existe une espèce de lien entre la classe dirigeante et les grandes industries, les banques, etc. affirme-t-il. D’autant qu’on ne sait pas qui sont les lobbyistes ». Le secrétaire national d’EELV aborde également l’affaire Cahuzac et lui accorde un avantage : « on va enfin avoir une loi bancaire à la hauteur de l’enjeu ».

 

Article de Joséphine Durand