Logements sociaux : « ils manquent de grands appartements à proposer mais refusent de muter ceux qui n’en ont plus besoin »

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En août dernier, le DAL (Droit au Logement) de Toulouse a proposé une charte commune aux bailleurs sociaux. Celle-ci prévoit  la prise en considération de nouveaux critères, tel que la sous-occupation, lors d’une demande de changement de logement social. Cette charte est toujours à l’étude actuellement.

 

A l’heure actuelle, les bailleurs sociaux traitent les demandent de mutation par ordre de priorité, selon des critères bien définis, tels que le handicap, l’insalubrité ou encore les problèmes financiers. Mais selon le DAL Toulouse, tous les critères ne sont pas pris en compte, notamment le problème de la sous-occupation. « La sous-occupation concerne des familles qui voient leurs enfants quitter le domicile familial, et qui se retrouvent à deux ou trois dans des T5 ou des T6 », explique Jacky, membre du DAL.

Une dizaine de membres de l’association accompagnés de deux demandeurs de mutation se sont donnés rendez-vous hier matin, au métro Bagatelle, afin de déposer leurs dossiers à l’agence Desbals d’Habitat Toulouse. « Ces deux familles attendent depuis bien trop longtemps » déplore Anne-Cécile, une autre militante. En effet, c’est depuis 2009 que madame Abdelouhab et monsieur Seghir-Bakir attendent l’avis de leur bailleur social. « On relance chaque année, mais ça n’avance pas » déclare la mère de famille. « Je vis avec mon mari handicapé et nos trois filles dans un T5, au second étage et sans ascenseur ». Pour la famille Seghir-Bakir, ils ne sont plus que trois dans 148 m2. « C’est trop grand et trop cher, mais de toute façon, les bailleurs sociaux ne veulent pas me recevoir ». Et ce sera encore une fois le cas…

 

Le DAL a trouvé porte close à Habitat Toulouse

Lorsque le petit cortège, dossiers en main, s’est présenté devant les portes de l’agence Desbals, les portes étaient fermées à clé. « Ils nous ont certainement vu arriver » déclare Jacky, impuissant. « C’est incompréhensible. Apparemment, ils manquent de grands appartements à proposer mais refusent de muter ceux qui n’en ont plus besoin ». Pendant ce temps, d’autres demandeurs arrivent et son reçu par derrière, à travers les grillages, où une employée d’Habitat Toulouse accoudée à la fenêtre prendra brièvement leur demande en considération. Quel accueil.

 

Rémi Beaufils