Pilules contraceptives : « Le spectre d’un scandale pharmaceutique à la Médiator est toujours présent »

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Après l’alerte lancée concernant la prise des pilules de 3ème et 4ème générations, une baisse des ventes paraissait prévisible. Cette chute s’est confirmée lundi avec la publication des chiffres  de l’Agence du Médicament (ANSM). A Toulouse, les pharmacies ne s’étonnent pas de cette désaffection.

 

Embolie pulmonaire, AVC ou encore thrombose veineuse, les effets secondaires publiés dans la presse ont fait souffler un vent de panique sur l’ensemble des Françaises consommatrices de ce type de pilules. Une situation qui a entrainé le recul de 16% de leur consommation. Pourtant, les spécialistes se veulent plutôt rassurants. Florence, pharmacienne dans le centre de Toulouse s’explique. «  Si les dangers des pilules de 3ème et 4ème générations sont avérés, il faut savoir que les risques vasculaires ou même de décès concernent des femmes qui présentaient un métabolisme plus fragile ou sensible ». C’est pourquoi, cette pharmacienne de 44 ans, mère de deux adolescentes, tente de rassurer ses clientes. « J’explique aux femmes, tout simplement que si les effets néfastes des pilules ne se sont pas manifestés dès le premier mois de prise, il n’y a pas de risque réel ». Concernant la vente des pilules, Paul, pharmacien à Toulouse depuis 30 ans avoue que « les ventes ont chuté, ce que je trouve compréhensible. Le spectre d’un scandale pharmaceutique à la Médiator est toujours présent ». Et Paul d’insister : «  le principe de précaution doit  toujours primer ».

 

Diane 35 : la pilule de la discorde

C’est officiel, dans 3 mois, la pilule contraceptive Diane 35 ne sera plus commercialisée. Pourtant, cette suspension n’est que temporaire, il ne s’agit en aucun cas d’une interdiction de prescription définitive. « Cette pilule de la discorde n’était prescrite que pour les patientes présentant de graves problèmes de peau ». Florence avait ainsi l’habitude de servir des consommatrices de Diane 35. « Ces femmes m’ont expliqué vivre très mal son retrait. Plus qu’un contraceptif, il s’agit avant tout d’un anti-acnéique très efficace ». Logique alors que pour ces femmes la pilule soit dure à avaler.

 

Hamdani Nadia