Manifestation des fonctionnaires : « Le gouvernement doit donner des signes »

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Les fonctionnaires de l’Etat, des collectivités territoriales et des hôpitaux étaient dans la rue ce jeudi pour demander une revalorisation de leurs salaires ainsi que des créations de postes. Ce rassemblement est le « premier vrai rendez-vous de mobilisation » depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir.

 

Ils étaient 1400 membres de la fonction publique selon la police et 3000 selon les manifestants à défiler ce jeudi dans les rues de la ville rose. Réunis à l’appel de la FSU, la CGT et Solidaires, les manifestants demandent un moratoire sur l’emploi ainsi que des créations de postes. « On attendait beaucoup de l’alternance mais il n’y a eu aucun changement depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir. Le gouvernement doit donner des signes ». Pour Régis Lagrifoul, secrétaire de Solidarité Finances Publiques, il faut « au plus vite augmenter les salaires qui sont gelés depuis 3 ans, stopper les suppressions d’emplois et abroger le jour de carence ». Des revendications, communes à toute la fonction publique, que partage Pierre, ancien salarié de l’usine SNPE de Toulouse. « Je suis très pessimiste pour les actifs comme pour les retraités. J’ai vu les choses se dégrader depuis 20 ans. Aujourd’hui, il faut travailler plus pour gagner moins. C’est lamentable » s’emporte le retraité qui s’inquiète « de la sale ambiance qui règne dans les usines ». Un malaise criant qui touche également l’éducation ou encore l’enseignement supérieur et la recherche.

 

« Les cerveaux n’ont plus besoin de fuir, on les vire »

Dans ce secteur, outre les demandes de revalorisation de l’indice et de la grille des salaires, c’est une titularisation de tous les vacataires que réclament les syndicats. « A Paul Sabatier, 30% des salariés sont en CDD » dénonce Patrick Bermudes de la CGT FERC-SUP. Des chiffres qui montent jusqu’à 20% à l’INRA, 30% au CNRS ou encore 50% à l’INSERM. Et pour ces vacataires, la situation est plus que précaire. « Selon une note interne, les vacataires ne peuvent pas rester plus de trois ans » explique Julie Monthéard, doctorante en microbiologie. « On nous vire au moment où nous sommes qualifiés pour nous remplacer par du personnel qui va devoir être formé à son tour. C’est une perte de temps et de compétences énorme » souligne la jeune doctorante qui s’inquiète également pour sa vie personnelle. « Ce genre de contrats nous handicapent dans la recherche d’un logement où pour demander un crédit. On ne peut pas construire une vie stable » regrette Julie Monthéard. Soutenus par les titulaires qui « souffrent avec eux », ces jeunes demandent un plan de titularisation massif.

 

Guillaume Truihé