TLT : « La nomination de Philippe Joachim, ça faisait magouille politique »

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Nommé PDG de TLT le 20 décembre dernier par le Conseil d’Administration de la chaine locale, Philippe Joachim, actuel directeur de cabinet de Martin Malvy n’a pas été autorisé à prendre se fonctions par la Commission de Déontologie de la Fonction Publique. René Grando assumera l’intérim.

 

En retoquant la nomination de Philippe Joachim à la tête de TLT, la commission de déontologie de la fonction publique plonge les salariés de la chaine régionale dans l’incompréhension. « On ne comprend pas comment les décideurs n’ont pas pensé à la commission de déontologie avant de nommer Philippe Joachim à ce poste » rapporte un salarié. « Même pour le grand public le fait que Philippe  Joachim soit directeur de cabinet de Malvy et qu’il devienne patron de TLT, ça faisait magouille politique. Pour les professionnels ou les opposants politiques c’était encore plus gros » nous confie ce salarié. Une opinion que partage le groupe d’opposition UMP de la région qui a saisi avant les fêtes la fameuse commission (Philippe Joachim l’a également saisie). « Nous avions en effet considéré que sa fonction de directeur de cabinet, et son implication dans le dossier de l’aide de 1,5 million d’euros versés par la Région à TLT, le plaçait dans une position de conflit d’intérêt » écrivent les membres d’Osons Midi-Pyrénées dans un communiqué. Une aide en échange d’une régionalisation du contenu éditorial de la chaine qui  gène les élus UMP de la région qui n’excluent pas de saisir la chambre régionale des comptes si aucun changement éditorial n’est perceptible ».

 

« On aimerait avoir un dirigeant du privé qui viendrait pour de bonnes raisons »

Réunis ce mardi en fin d’après-midi par René Grando, les salariés ont appris que ce dernier assurerait l’intérim au poste de PDG jusqu’au prochain conseil d’administration. Mais la vrai-fausse arrivée a laissé des traces. « Franck Demay qui était directeur général et directeur de l’info a été rétrogradé et n’est plus que directeur de l’info. Ça marchait plutôt bien mais maintenant on a l’impression de ne plus avoir de stratégie à terme. Le mieux pour nous aurait été de ne rien changer » peste un salarié.

En 2009 TLT a connu une restructuration faisant passer la masse salariale de 50 à 20 personnes et le flou actuel inquiète. « Je pense qu’il n’y aura pas de plan social dans l’immédiat car le Conseil régional nous versera les 1, 5 millions sur les trois ans comme prévu. Le problème c’est que nos recettes publicitaires sont en baisse constante et que la régie commerciale qui est aussi celle de la dépêche du midi n’arrive pas à vendre TLT. Avant nous avions notre propre régie et ça marchait mieux » remarque un salarié.  « On pense que  certains groupes désireraient que TLT ait une vocation plus régionale, le problème c’est qu’en face il y a France 3  et jouer cette carte serait une erreur. De toute façon on n’a plus confiance aux politiques. On aimerait avoir un dirigeant du privé qui viendrait pour de bonnes raisons » termine-t-il.

 

Guillaume Truilhé et Hervé Loeb