A 15 mois des élections municipales, les principales têtes de liste toulousaines ont profité des traditionnels vœux à la presse pour confirmer leurs ambitions respectives. Une campagne précoce qui voit déjà le trio Cohen, Moudenc, de Veyrac se dégager.
Ils sont 3, déclarés ou presque à convoiter officiellement la mairie de Toulouse. En effet, Pierre Cohen, maire sortant et « candidat à la candidature », Jean Luc Moudenc, président de l’UMP 31 et « candidat depuis 2008 » et Christine de Veyrac, député européenne et « chef de file UDI » ont chacun à leur façon lancé la campagne des municipales de mars 2014.
C’est le parti centriste de Jean Louis Borloo qui a lancé les hostilités. De passage à Toulouse la semaine passée, le leader de l’UDI a déclaré que Toulouse était « une grande priorité ». Revendiquant l’héritage de Dominique Baudis, l’ancien ministre de l’écologie n’hésite pas à qualifier Toulouse de « ville UDI ». Et pour la reconquérir, la fédération locale « travaille à un projet municipal avec sa chef de file Christine de Veyrac ». Cette dernière, qui souligne « le manque d’ambition de la ville » veut « aller jusqu’au bout pour donner à Toulouse ce qu’elle mérite ». Quant à une alliance avec l’UMP, Jean Louis Borloo laissera « le choix aux militants de l’UDI 31 ». Mais « si on a une bonne équipe et un bon projet, il n’y a pas de raison qu’on n’obtienne pas la tête de liste » termine le leader centriste.
De son coté, l’ancien maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc se dit favorable à un rassemblement et appelle ses hypothétiques futurs alliés à « tenir des propos crédibles ». « Aux dernières législatives ils faisaient 3% pendant que j’en obtenais 35%. Il ne faut pas qu’ils perdent le sens des réalités » prévient le président de l’UMP 31. Souhaitant que les « ambitions ne conduisent pas à la division », l’ancien maire de Toulouse se dit prêt à discuter et promet que l’UDI « sera à la place qu’elle mérite » sur la liste commune. Quant à son adversaire de toujours Pierre Cohen qui a décidé d’aller à la rencontre des toulousains une fois par mois, le député UMP se dit ravi que le maire le « copie ». « J’ai fait 55 visites de quartier depuis 2009 alors que Pierre Cohen n’a pas vu le terrain depuis sa campagne de 2008. Cette initiative est donc électoraliste ».
« Je serai candidat à la candidature pour les municipales de mars 2014 »
Interrogé ce lundi à l’occasion des vœux à la presse, le maire sortant s’est clairement positionné dans l’optique d’un second mandat. « Je veux recréer la dynamique de 2008, avec nos partenaires politiques » a précisé Pierre Cohen. Des partenaires (Verts et PC), qui pourraient être difficiles à convaincre. « Je ferai tout ce que je peux pour que l’on s’entende mais vous me connaissez, je ne me roulerai pas par terre non plus » prévient le maire de Toulouse qui attise les divisions de la droite. « Je comprends la volonté de Jean-Louis Borloo de réclamer la tête de liste du centre et de la droite car il y a une histoire centriste à Toulouse et Jean-Luc Moudenc, appartient à la frange dure de l’UMP. Jean-Louis Borloo peut donc estimer qu’il y a de la place pour l’UDI » analyse Pierre Cohen. Une manière habile de mettre de l’huile sur le feu de l’opposition qui n’a pas tardé à réagir. « J’ai toujours été un homme de centre droit et les caricatures du maire en place n’y changeront rien » rétorque Jean Luc Moudenc.
Une bataille des petites phrases qui débute très tôt et qui ne fera que s’amplifier avec l’entrée progressive des autres formations politiques dans le jeu. Le compte à rebours est donc lancé. Elections : J-411.
Guillaume Truilhé
