Taxis : « On n’embêtera plus les toulousains, les nouvelles actions se feront à Paris »

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600 taxis de toute la région ont paralysé Toulouse ce jeudi. Une contestation sur fond de réforme dans les transports sanitaires. Le mouvement pourrait s’intensifier si les syndicats n’obtiennent pas gain de cause dans les jours prochains.

 

L’assurance maladie veut faire des économies sur le transport des malades, pour cela elle pourrait mettre en concurrence les taxis et d’autres groupes tels que Véolia et la SNCF.  Une menace qui inquiète les professionnels du secteur. Christian Castabannel, taxi indépendant à Merville évoque sa situation. « J’effectue 90 % de mon chiffre d’affaire avec les transports conventionnés, je fais des aller retour entre les hôpitaux et le domicile des clients, si cette réforme passe, je serai définitivement sur la touche » affirme-t-il. La réforme prévoit de créer dans les ARS (Agence Régionale de Santé) des plateformes qui donneront les courses aux plus offrant. Une loi de marché implacable qui déroute Christian Castabannel. « Jusqu’à aujourd’hui, les appels étaient distribués par des sociétés de taxis traditionnelles mais aussi par le biais de collègues, il y a une forme d’entraide, de solidarité entre nous, pas un esprit de compétition » constate-t-il.

 

Paris dans le viseur

Depuis le rapport Attali qui préconisait en 2008 de déréglementer le marché des taxis en France, on n’avait pas revu la corporation dans la rue. Pour Philippe Vidal, président de la FTI (Fédération des taxis indépendants),  il faut rester vigilant. «  Attali a reculé mais on essaye toujours de contourner notre statut  avec de nouvelles réformes » observe-t-il.  Prêt à se faire entendre par les pouvoirs publics au plus au niveau, Philippe Vidal détaille le plan de bataille. « On n’embêtera plus les toulousains, nous monterons directement à la capitale si on doit mener d’autres actions » conclut-il. Une bonne nouvelle  pour la ville rose qui pourrait connaître un retour a la normale.

 

Pierre-Jean Gonzalez