Le 20 octobre dernier Martin Douçot a reçu au sénat le « talent des cités mention spéciale » qui récompense les hommes et les femmes porteurs de projets dans les quartiers défavorisés. Un prix pour une auto-école associative toulousaine ou l’entraide est le maître mot face à l’échec et la différence.
Installée depuis 2010 sous la houlette de Martin Douçot dans le quartier Papus, l’association EMCP « Être Mobile C’est Permis » forme actuellement 40 candidats. 40 participants qui pourront un jour voler de leurs propres ailes et acquérir une autonomie professionnelle et sociale. « On s’adresse à des gens qui ont des difficultés face à cet examen, on s’adapte aussi à leurs diverses cultures, à leurs différents niveaux » souligne Martin Douçot. Au delà de détenir le précieux sésame les candidats viennent ici pour reprendre confiance et partager des moments inattendus. « Pour gérer leur stress on les fait participer à des ateliers de théâtre mais également on leur apprend tout simplement à faire du vélo afin de se sentir plus à l’aise avec les sensations de bases » explique le néo-primé. Celui-ci a basé son projet sur l’osmose entres les participants et l’implication du moniteur de l’association. Patricia Nguesso, une candidate qui a loupé son permis à une reprise apprécie. « Ici je me sens plus à l’aise, on mange tous ensemble après les cours, le moniteur est à l’écoute et on n’est pas jugé ».
Des partenaires à séduire
Alors qu’en France passer le permis coûte en moyenne 1500 euros, les participants payent ici 400 euros. L’association dépend d’une chaîne de partenaires sociaux qui mettent tout en œuvre pour rechercher des fonds pour combler la différence. Ainsi le CIDFF (Centre national D’information sur le droit de la Femme et de la Famille) est un interlocuteur important dans le dispositif. Le prix « Talent des cités » a rapporté 15000 euros à l’auto-école mais surtout une crédibilité et une fierté…ça tient la route.
Pierre-Jean Gonzalez
