Serge Laroze : « J’ai envie d’être tête de liste FN aux municipales de 2014 à Toulouse »

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Plus que jamais, le socialiste Pierre Cohen et le président de l’UMP en Haute-Garonne Jean-Luc Moudenc ont ces derniers mois multiplié les interventions et les réactions face à l’actualité chaude de la ville. Mais qu’en est-il du Front National local, troisième force politique en France selon la dernière présidentielle ? Serge Laroze, secrétaire départemental du FN31, dresse les perspectives du front sur l’échiquier toulousain et réagit à l’actualité.

 

Toulouse Infos : « On entend peu le Front National dans les médias toulousains. S’agit-il d’un boycott médiatique ou d’un choix de rester discret ?

Serge Laroze: Ni l’un ni l’autre. A chaque fois qu’un journaliste me sollicite, je réponds volontiers. En politique, il faut savoir se montrer. Je ne trouve pas que nous soyons spécialement boycotté médiatiquement. Pour preuve, j’étais moi même récemment sur le plateau de France 3 Midi-Pyrénées. Mais pour dire la vérité, La Dépêche du Midi n’est pas vraiment un média ami. Ils font un peu comme si nous n’existions pas. Nous leur envoyons des communiqués qu’ils choisissent de ne pas relayer. Ceci est leur droit.

 

T.I: Le fait que Toulouse soit une ville très à gauche est-il un obstacle pour faire entendre vos idées ?

S.L: Cela n’est pas seulement propre à Toulouse, c’est également le cas dans le département et la région. Il n’y a qu’à regarder la composition du Conseil Régional et du Conseil Général. Même si la zone est très rouge et rose, nous avons fait ici de bons scores aux législatives et à la présidentielle. Nous commençons à faire partie des grands. Les citoyens ouvrent les yeux sur les problèmes que traverse la société et font le rapprochement avec nous.

 

T.I: Le bruit court que beaucoup d’adhérents de l’UMP se tournent vers le Front National suite à la crise qui touche leur parti. Cela se vérifie t-il en Haute-Garonne ?

S.L: Oui, mais le processus prend un certain retard. Les gens cherchent notre adresse et se dirigent vers le siège national, qui la leur communique. Au niveau des flux mensuels, c’est à dire renouvellements et prises de cartes confondus, nous étions à environ 40 adhésions par mois. Depuis les récents évènements à l’UMP, ce chiffre a doublé. Vu ce qui se passe à l’UMP, à Florange, à Marseille ou en Afrique du Nord, cela pourrait encore augmenter. Je m’attends à beaucoup de mouvements pour les semaines et les mois à venir.

 

T.I: L’inscription des quartiers des Izards et du Mirail en Zone de Sécurité Prioritaire est-elle bienvenue ?

S.L: C’est bien gentil de déclarer ces zones ZSP, mais on peut se demander si les actes vont suivre. En Corse ou en banlieue parisienne, cela fait très longtemps que les problèmes d’insécurité sont connus. Rien ne change pour autant. Les Izards, Bagatelle, la Reynerie…Il y a beaucoup de zones sinistrées. Les gens ont peur, et c’est pourquoi par exemple les mères aujourd’hui préfèrent accompagner leurs enfants à l’école et marcher parfois des kilomètres. Ce n’était pas le cas à mon époque. Quand il y a du jeu dans un mécanisme, cela s’aggrave inévitablement avec le temps. C’est exactement ce qui se passe au niveau de l’insécurité. Dans ces cas-là, il faut serrer.

 

T.I: Le Front National se présentera t-il aux élections municipales de 2014 et si oui, avez-vous déjà des idées quant au nom de la tête de liste ?

S.L: Oui, nous nous présenterons au rendez-vous des municipales de Toulouse. La tête de liste peut être moi-même, Serge Laroze. J’en ai envie. La décision reviendra dans tous les cas à la direction du Front National. Si ce n’est pas moi qui mène les débats, ce ne sera pas un drame. Cela ne m’empêchera pas de me battre et bien évidemment de défendre et de soutenir cette liste. Nous avons les moyens de faire un bon score, les évènements nous portent. Nous sommes dans une phase où nous ne sommes plus diabolisés. D’abord parce que ça ne marche plus, et aussi et surtout parce que les gens commencent à comprendre que nous avons raison.

 

T.I: Christophe Pacotte, le responsable Sud-Ouest du Bloc Identitaire, confiait récemment à Toulouse Infos que le mouvement n’excluait pas de soutenir un candidat FN pour des élections locales. Quelle est votre réaction ?

S.L: S’ils veulent nous soutenir, cela sera avec plaisir. Même si je ne suis pas d’accord avec certaines de leurs méthodes, j’ai personnellement beaucoup de compassion pour les identitaires. Ils défendent une identité française bousculée par un arrivage massif de gens qui veulent imposer un mode de vie, une culture ou une religion. Que des jeunes français réagissent ne me choque pas. C’est une réaction que je trouve saine.

 

T.I: Aux municipales, vous compterez probablement parmi vos « adversaires » le maire sortant, Pierre Cohen. Comment jugez-vous son mandat ?

S.L: Son bilan est négatif. Depuis qu’il est maire, la fiscalité a fortement monté, avec des impôts locaux qui ont augmenté de 30 à 40%. Au moment où l’on nous dit qu’il faut serrer la ceinture, la municipalité prélève dans la poche des gens. L’insécurité est elle aussi en hausse. Enormément d’argent est injecté dans les quartiers sensibles pour des résultats inexistants. Il y a enfin tous ces travaux pour le tramway qui excèdent les toulousains. Quand on commence à développer le métro, il faut continuer dans cette voie même si cela est plus cher. Il aurait plutôt fallu commencer une troisième ligne de métro, quitte à étaler les travaux dans le temps. On préfère hélas massacrer les allées Jules Guesde et mettre en place une politique anti-voiture, une haine de l’automobiliste. Pour toutes ces raisons, je pense que M.Cohen n’est plus très populaire aujourd’hui. »

 

Propos recueillis par Christophe Guerra