Tramway Garonne: un engin ultra-performant avance la fin des travaux à fin 2013

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Depuis octobre, les premiers travaux du futur Tramway Garonne battent leur plein. Le chantier du prolongement de la ligne T1, qui desservira six nouvelles stations des Arènes au Palais de Justice, passe à la vitesse supérieure. Sur l’avenue de Muret, premier des quatre tronçons du maillage à implanter ses voies, la machine Appitrack fait des miracles. Aussi rapide que précis, cet engin dédié à la fixation des systèmes d’attaches de rails est en train d’accélérer sensiblement le calendrier.

 

« Faire en une fois ce que l’on faisait en trois fois auparavant » s’enthousiasme Joël Carreiras, président de la commission Transports et déplacements de Toulouse Métropole. C’est une synthèse plutôt judicieuse des performances de la bête, chaussée d’éclatantes chenilles jaunes. Appitrack, c’est son nom, se compose de deux structures qui fonctionnent en tandem. La partie de tête, utilisant la technique de « coffrage glissant », appose un socle de béton le long du tracé. A l’arrière, sa compère pose des selles en plastique noir sur la chape, qui serviront à maintenir les rails. « L’avantage de cette pose mécanisée est d’être pilotée par des stations de guidage très précises. L’insertion des selles se fait au millimètre près » explique Charles-Henri Gianina, chef du projet chez Alstom. Développé par la même entreprise, ce «  tank de chantier » pose actuellement 150 mètres de voies par jour sur l’avenue de Muret. Le tout supervisé par une douzaine de personnes, attentives aux moindres détails. « Les intempéries ainsi que la configuration des lieux ne nous facilitent pas la tâche. Le fait d’être dans un espace étroit enclavé entre deux immeubles crée une zone vibratoire. Nous disposons des dalles flottantes sous le béton pour atténuer ces vibrations » poursuit l’ingénieur casqué. « C’est une outil doté d’une précision très élevée qui permet aussi de travailler en cadence soutenue. Ici, la technique traditionnelle aurait pris au moins un mois de plus ». Mais encore mieux. A l’origine, la durée des travaux du Tram Garonne était estimée à une année. Grâce à cette innovation technique, ils ne devraient finalement s’étaler que sur six mois. Auprès des conducteurs du coin, Appitrack pourrait ainsi abréger quelques souffrances.

 

Les grandes manoeuvres

Le choix d’usiner les linéaires de façon discontinue est stratégique. Plutôt que de progresser en avant des Arènes jusqu’au Palais de Justice, le chantier du Tram Garonne s’effectue simultanément sur quatre zones clés de la future ligne. Le calendrier, lui, est réglé comme du papier à musique. Dès janvier 2013, le boulevard Déodat de Séverac ainsi que les allées Jules Guesde et Paul Feuga entreront eux aussi en phase de positionnement des voies. Celles du pont Saint-Michel ne commenceront à être fixées qu’en mars, mais toutes trois s’achèveront durant l’été. Les dernières finitions devraient s’opérer en fin d’année prochaine. Objectif de la tactique, optimiser la progression des travaux en limitant les trajets d’engins mécaniques. Pour les riverains, de réduire également au maximum les nuisances sonores et logistiques liées aux manœuvres. Si les perturbations niveau circulation se font néanmoins sentir, il y a peut-être une chandelle au bout du jeu. Lors de sa mise en service au second trimestre 2014, le Tram Garonne permettra aux citadins d’accéder en quelques minutes aux coins les plus fréquentés de la ville. Les fidèles du Stadium, de la Prairie des Filtres, du Jardin des Plantes ou encore du Muséum d’Histoires Naturelles pourront s’arrêter au plus près de leurs portiques favoris. A l’étude du tracé, la Communauté urbaine estime ainsi faciliter la mobilité de 34 000 toulousains et desservir 16 000 emplois. Une hypothèse plutôt réjouissante qui invite à la patience.

 

Christophe Guerra