François Fillon à Toulouse : « Mon parti, c’est mon pays »

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A trois jours du scrutin qui désignera le futur président de l’UMP, François Fillon était ce jeudi en meeting dans la ville rose. Soutenu localement par la mairesse de Montauban Brigitte Barèges ou encore par les conseillers régionaux Sacha Briand et Vincent Noves, l’ancien premier ministre s’est adressé « aux militants, aux sympathisants mais aussi à tous les français ».

 

C’est devant 1000 militants UMP que François Fillon a pris la parole ce jeudi salle Mermoz. Saluant en premier lieu ses soutiens locaux, le candidat à la présidence de l’UMP a avoué « aimer cette campagne, sa gravité et ses rencontres avec les militants ». Les politesses terminées, l’ancien premier ministre s’est attaché à valoriser son action ainsi que celle de Nicolas Sarkozy à la tête de la France pendant 5 ans. « La gauche nous fait croire que Nicolas Sarkozy était un problème. Mais non, Nicolas était la solution. Nous n’avions qu’une obsession, empêcher l’économie du pays de s’effondrer et de rentrer en récession ». Une réussite selon François Fillon qui avoue cependant ne « pas tout avoir réussi ». « Nicolas et moi avons joué les pompiers, nous avons éteint le feux mais également faits des dégâts ».

L’autocongratulation terminée, c’est vers le gouvernement actuel et François Hollande que se tourne le député de la 2ème circonscription de Paris. « C’est l’heure de vérité pour le pays et il nie cela. Il a gâché ses chances d’être un homme de rassemblement, non pas par idéologie, mais par sectarisme ».

 

Le triptyque de la discorde

François Fillon dénonce « le sectarisme d’un gouvernement qui impose des débats, sur le mariage pour tous, la fin de vie ou encore le vote des étrangers, qui vont affaiblir la France et développer l’extrémisme ». L’ex-premier ministre promet donc, s’il est élu, un grand débat sur le mariage pour tous afin de « mobiliser la conscience des français ». Concernant la fin de vie, « le principe de droit doit prévaloir sur le pragmatisme. On ne doit pas légiférer sur le droit de donner la mort » martèle le candidat. Enfin, François Fillon se défend d’être « xénophobe » car opposé au droit de vote des étrangers aux élections locales. « Si on accepte le vote communautaire, une majorité communautaire pourra un jour se retrouver au pouvoir. Ce qui est contraire aux valeurs de la République ».

 

Moi président de l’UMP…

« Mon parti, c’est mon pays » débute le candidat. Selon lui, un des défis de l’UMP est « de fédérer le plus de monde possible derrière un même idéal ». Et pour cela François Fillon veut tendre la main « aux électeurs modérés, aux étrangers, aux jeunes, aux déçus du socialisme… » bref à « tous les français qui pensent qu’en France, tout fout le camp ». L’ancien premier ministre veut débuter immédiatement le « combat vers l’alternance ». Et pour cela « il faut éviter les divisions et gagner en crédibilité ». François Fillon donne alors, sa vision de la France.

Coté économique, le candidat veut « abroger les 35h, ne plus indemniser le chômage mais la formation professionnelle, sanctionner les fraudeurs de la sécurité sociale ou encore imposer 7 heures par semaine de travail d’intérêt général pour les bénéficiaires du RSA ». Des propositions qui s’accompagnent d’une « triple règle d’or ». « Il faut cadenasser le budget de l’Etat mais aussi des collectivités locales et de la sécurité sociale tant que l’équilibre n’est pas atteint».

L’ex premier ministre, qui veut une Europe plus forte pour lutter contre les grandes puissances mondiales, réclame également « plus de nation ». « Je veux qu’on arrête de dénigrer notre histoire, je veux un retour du respect à l’école et que la France soit un Etat de droit partout ».

Enfin, François Fillon se tourne vers les fédérations locales. « Le cœur de l’UMP se trouve dans nos permanences et ce sont les militants qui doivent faire vivre nos idées et nos débats ». Le candidat propose alors de mettre en place un « référendum interne pour choisir la ligne du parti ou encore de soumettre toutes les investitures locales à des primaires ». Bref. François Fillon veut « plus de démocratie ». Peut-être le seul moyen d’exister dans un parti historiquement dirigé par des leaders charismatiques.

 

Guillaume Truilhé