Toulouse : une petite centaine de personnes demandent la libération d’Aurore Martin

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Hier soir, une petite centaine de personnes se sont rassemblées place Saint-Etienne pour soutenir Aurore Martin, extradée jeudi dernier vers l’Espagne par les autorités françaises. La militante du parti politique basque Batasuna faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen pour « faits de participation à une organisation terroriste ». Mise en cause pour ses liens présumés avec le groupe ETA, elle risque jusqu’à douze ans de prison.

 

Peu d’informations ont filtré concernant le rassemblement d’hier soir et le « groupe de personnes » organisateur de l’évènement. Toujours est-il que l’appel a fonctionné. Un soutien auquel s’est joint naturellement le Partit Occitan, comme l’explique son porte-parole Guilhem Latrubesse. « Nous sommes associés à d’autres partis politiques basques. Batasuna ne fait pas partie de notre fédération mais en même temps, il n’a jamais encouragé à la violence ou à la haine ». Pour l’homme, cette extradition est simplement infondée. « Batasuna est interdit en Espagne, mais pas dans l’hexagone. Aurore Martin, elle, est française. Cette pauvre femme qui n’a jamais rien fait d’illégal en France se retrouve à Madrid pour douze ans de prison ».

 

« Un dysfonctionnement de la justice française »

La question est complexe. Aurore Martin était recherchée via un mandat d’arrêt, mais la France n’avait aucunement l’obligation de livrer la membre de Batasuna aux autorités espagnoles. Pour Guillaume Latrubesse, le Ministre de l’Intérieur français a clairement manqué de lucidité. « Manuel Valls a fait un amalgame entre pays basque nord et ETA. Il y a une volonté de Paris de ne pas faire avancer la question. Aurore Martin est victime de ses convictions politiques, et ce n’est pas acceptable pour un pays qui se dit défenseurs des droits de l’homme ». Une décision absurde pour le porte-parole occitan. « C’est un vrai dysfonctionnement de la justice française. En Hongrie, une loi liberticide a été votée, menaçant les journalistes qui critiqueraient trop fortement le gouvernement du pays. Imaginez qu’un journaliste français reconnu coupable de ce fait soit arrêté et extradé vers la Hongrie pour y être incarcéré ». Un parallèle qui, effectivement, fait froid dans le dos.

 

Christophe Guerra