Les étudiants kinésithérapeutes toulousains manifestent à Paris

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Hier, près de deux mille étudiants venus des quatre coins de l’hexagone ont manifesté dans la capitale, devant le ministère de la santé. En cause, le revirement gouvernemental sur l’équivalence master pour les diplômés d’instituts. Décidée l’an dernier, cette réforme était pourtant pour la Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie (FNEK) le moyen d’améliorer leurs chances d’insertion professionnelle. Elle permettait également selon elle de réduire les inégalités sociales entre élèves d’écoles publiques et privées.

 

En Midi-Pyrénées comme ailleurs, les acteurs de la santé publique n’en finissent décidément plus de bouillir. Après les chercheurs, les urgentistes, les biologistes, au tour des étudiants kinésithérapeutes de demander des comptes à qui de droit. « Cette réforme des études décidée le 28 octobre 2011 devait prendre effet à cette rentrée. Elle établissait la reconnaissance Master pour quatre années effectuées en école et permettait ainsi d’uniformiser les parcours. Aujourd’hui, le gouvernement revient dessus. Nous pensons qu’il n’a aucun recul sur le dossier » déplore Alice Renault, représentante de l’association toulousaine ATEK. « Lors du rendez-vous accordé à la fédération, le conseiller de la ministre n’a même pas écouté nos arguments. On se sent vraiment négligés ». Hier, les deux milliers d’étudiants kinés dont cinquante-six toulousains sont donc allés directement porter le message aux responsables ministériels. Il n’est plus question de courber l’échine.

 

3000 euros l’année moyenne en école privée

Obtenir son diplôme de kinésithérapeute est déjà difficile, mais encore faut-il arriver au terme du parcours. Derrière le blocage de la réforme se cache peut-être encore une fois des raisons budgétaires. zAujourd’hui, une année en école privée coûte en moyenne trois mille euros, sans compter le prix du concours d’entrée. Tout le monde ne peut pas se le permettre. Si les cursus sont uniformisés, les établissements gagneront moins d’argent ». Car dans le communiqué du 2 novembre dernier, la FNEK dénonce une trop grande disparité des frais d’inscription (de 181 jusqu’à 8850 euros selon le statut et le « calibre » des instituts). Ce qui pour la fédération entraine un surendettement et une inégalité d’accès aux études. Pour Alice Renault, l’annulation de la réforme 2011 aurait également des conséquences néfastes sur l’insertion professionnelle. « L’intérêt de la reconnaissance Master tient aussi du fait qu’elle est en vigueur dans la plupart des pays européens. L’obtenir faciliterait la mobilité des étudiants, pour les stages Erasmus par exemple. Et nous pourrions en outre avoir la possibilité de poursuivre nos études en Master 2 pour se spécialiser ».

 

Christophe Guerra