A moins d’un mois de l’élection du président de l’UMP, Jean-François Copé donnait mercredi soir un meeting dans la grande Halle de L’Union. Entouré de ses soutiens locaux, le maire de Meaux a réaffirmé son intention d’incarner « une droite décomplexée » nécessaire à « une opposition totale, tonique et constructive ».
Accueilli chaleureusement par les 1500 militants de Haute-Garonne présents ce mercredi Grande Halle de l’Union, l’actuel secrétaire national de l’UMP s’est déclaré « inquiet pour la France ». Dans un discours de plus d’1h30, l’adversaire de François Fillon s’est attaché à démonter méthodiquement la politique du gouvernement. « François Hollande vient d’augmenter les impôts de 33 milliards, une décision invraisemblable qui touche tous les français » rappelle Jean-François Copé. Et face au parti socialiste qui « détient tous les pouvoirs », ce dernier veut mener la reconquête lors des prochaines élections municipales. « Je n’ai qu’une mission, mettre en place une vague bleue ». Et pour cela, Copé préconise une opposition « totale, tonique, constructive quand on le pourra et implacable quand cela sera nécessaire ». Une ligne politique à 100 lieux de la politique « convenable, molle et qui augmente la césure avec le peuple français » de son adversaire ? Nommé qu’à de très rares reprises, François Fillon qui fera son meeting à Toulouse et non pas en banlieue « pour des raisons de disponibilité de salles » ou d’affluence… a toutefois été appelé à rejoindre l’équipe dirigeante en cas de victoire de son adversaire.
Coté idées, après avoir avancé les grands classiques de la « droite décomplexée » à la Copé (mariage homosexuel, cannabis, voile, racisme anti-blancs, pain au chocolat…), le maire de Meaux a souhaité prendre sa ville comme exemple. « Dans ma ville, j’ai transformé les barres d’immeuble en bâtiments de 4 étages maximum, j’ai installé 150 caméras et 150 policiers municipaux veillent à la sécurité. J’ai développé la culture, le sport et les zones franche urbaines. J’ai mis en avant la générosité mais sans assistanat. C’est de cette France que je veux parler aux français » s’enthousiasme le secrétaire national de l’UMP qui ne manque pas d’égratigner le maire de Toulouse pour « sa mauvaise gestion de la ville ».
« Jean-Luc Moudenc est un homme discret »
« Comme je l’ai déjà dit, les tensions fortes au sein de la fédération de Haute-Garonne m’obligent à ne prendre parti ni pour l’un, ni pour l’autre des candidats » explique le président de l’UMP 31. Une situation acceptée par Copé qui lui rappelle au passage « son soutien de tous les instants, tant au sein de l’UMP que lors des dernières législatives ». « Jean-Luc Moudenc est un homme discret » renchérit-il comme pour bien faire comprendre le soutien non-officiel du néo député de Haute-Garonne.
Mais que ce doit être difficile pour un Jean-Luc Moudenc, signataire de la motion humaniste de Jean-Pierre Rafarin, d’écouter et d’acquiescer un discours qui flirte avec un rassemblement d’un bleu plus foncé. L’ancien maire de Toulouse marche donc sur des œufs lors de cette élection, le ralliement de sa principale adversaire locale Christine de Veyrac à l’UDI faisant de lui LE candidat désigné à la mairie de Toulouse. Une bonne entente avec le futur président du parti devient donc la dernière condition à sa reconquête du Capitole.
Guillaume Truilhé
