Une délégation d’indiens Kogis débarque aujourd’hui à Toulouse

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Jusqu’à demain, l’association Tchendukua accueille deux indiens Kogis à la Halle aux Grains puis sur le site technologique d’Entiore. Intitulée « Regards croisés sur ce monde qui vient », cette conférence est l’occasion pour ces indigènes colombiens d’exposer leur culture, leur philosophie et leur sens écologique. Le but est aussi d’aider cette communauté à conserver leurs terres. Le président de l’association, Jean-Pierre Chometon, dévoile les coulisses d’une rencontre qui s’annonce haute en couleurs.

 

Toulouse Infos: « Comment l’association Tchendukua est-elle née ?

Jean-Pierre Chometon: Eric Julien, son fondateur, a eu un grave accident sur la montagne des Kogis il y a vingt-cinq ans. Ces indiens l’ont recueilli et l’ont sauvé d’un œdème pulmonaire. Dès lors, Eric a créé l’association pour faire connaître cette communauté et aider celle-ci à récupérer des terres qui leur appartenait. Depuis, nous organisons des cycles de conférences auxquels les Kogis participent tous les quatre ans.

T.I: Quel sont les principes et les objectifs de la conférence de Toulouse ?

J-P.C: L’association accueille deux Kogis à la Halle aux Grains dans le cadre d’une soirée sur le thème de la santé. Un psychothérapeute ainsi qu’un médecin urgentiste participeront aux débats. En présence d’un chef d’orchestre, il y aura également une partie artistique avec des chants. L’intérêt est de confronter leur mode de vie et celui du monde occidental, de créer une dynamique pour récolter des fonds et de passer un bon moment. En 2004, nous avions déjà accueilli les indiens Kogis dans la Ville rose pour une soirée à Météo France. Cela avait été un succès.

T.I: Faire venir les Kogis de Colombie et racheter des terrains, cela ne doit pas être simple. Comment trouvez-vous les financements ?

J-P.C: Ils sont de plusieurs natures. D’une part, il y a les dons privés, que nous récoltons dans le cadre des rencontres et des conférences. De l’autre, l’association est en partenariat avec des sociétés et des fondations d’entreprises. Nous avons également l’appui de nombreuses autres structures, comme l’Agence Française de Développement ou l’association Good Planet de Yann Arthus Bertrand.

T.I: Qu’est-ce qui caractérise le mode de vie et de pensée des indiens Kogis ?

J-P.C: C’est une philosophie globale qu’on peut dire propre aux peuples indigènes et articulée sur deux principes. D’abord, la recherche d’un équilibre. Selon eux, il faut vivre en harmonie avec soi-même et avec les autres. Ensuite, il y a chez eux un rapport essentiel à la nature, pour laquelle ils ont un profond respect. L’homme occidental se coupe de plus en plus du monde naturel, tandis que les Kogis se définissent à l’intérieur de celle-ci. Ceci nous fait réfléchir à notre mode de vie et de consommation, qui à terme n’est ni viable ni soutenable. Cet effet miroir qu’ils font sur nous est très intéressant. »

 

Propos recueilli par Christophe Guerra