Soutien aux Pussy Riot à Toulouse : « léchez-nous la chatte et léchez-nous tranquilles! »

596

Hier, une dizaine de manifestants se sont réunis aux alentours de onze heures devant la basilique Saint-Sernin. Cette poignée de mécontents est venue témoigner son soutien au groupe russe des Pussy Riot. Condamnées en première instance à deux ans de camp pour avoir chanté un hymne anti-Poutine dans une église, ces trois femmes ont provoqué l’indignation des défenseurs de la liberté d’expression. Mais lundi à Toulouse, il fallait diablement creuser pour discerner un combat politique derrière le sketch.

 

« Léchez-nous la chatte et léchez-nous tranquilles ! ». Vous ne rêvez pas, tel était le message scandé à tue-tête par ces joyeux trublions. Affublés de leurs guêtres fluorescentes, certaines de ces jeunes combattantes sont apparues encagoulées, à l’image de la girls-band soviétique. Etrangement, aucune d’entre elles n’a voulu répondre à nos questions. N’y a t-il donc aucun argument de fond derrière la « libération des chattes » exigée? Seule Tina la diplomate a consenti à développer le propos. « La répression est très violente en Russie. C’est un pays où les droits de l’homme n’existent pas et où la propagande est écrasante. Poutine n’est qu’un dictateur, ni plus ni moins » s’indigne la manifestante au passe-montagne jaune. « La seule chose que les Pussy Riot ont fait, c’est d’avoir prétendu à la leur liberté d’expression. Pour cela, on les enferme alors que certaines ont des enfants. Leur démarche est de penser librement, elles nous représentent toutes » rajoute t-elle.

 

Désespérément vôtre

Pittoresques, ces femmes à cagoules et ce mystérieux homme pirate plantés devant la basilique. Des « manifestants » qui ont même essuyé les railleries de groupes de lycéens, interloqués par ce déplaisant manège. Dans une ambiance déconcertante, l’un d’entre eux a même poussé une flatulence. C’est dire. Le jugement en appel des Pussy Riot, lui, a été repoussé au 10 octobre. Tina assure qu’une autre protestation sera organisée à cette date. « Cela prouve qu’elles tiennent bon » déduit la jeune femme qui n’en est pas à son premier coup de maître. « Au mois d’août, nous étions une quinzaine sur la place du Capitole. Si l’on compare avec Paris, nous n’avons pas à être mécontentes de Toulouse. Ce n’est pas la quantité mais la motivation qui compte. Nous ne sommes que des petits grains de sables, mais le mouvement va s’amplifier ». Dans neuf jours, il leur faudra néanmoins proposer autre chose que ce désolant spectacle. Le cas échéant, il est fort à parier que même les passants les « lecheront » tranquilles.

 

Christophe Guerra