Toulouse. Vers une deuxième liste de droite aux élections municipales de 2014 ?

575

En cette période de rentrée, une autre droite toulousaine dévoile ses ambitions au grand jour. Avec en ligne de mire, la conquête de la municipalité dans un an et demi. Né en 2010 de la scission avec Jean-Luc Moudenc, le groupe actuellement composé de cinq membres compte bien peser sur l’échiquier politique local.

 

« La victoire est possible » déclame Marie Dequé, présidente du groupe. Epaulée du centriste Serge Didier des UMPéistes Chantal Dounot, François Chollet et de René Bouscatel, elle compte bien amener Toulouse Métropole aux plus hautes responsabilités. D’un ton ferme et décidé, la conseillère municipale détaille la démarche de ce nouveau rassemblement. « Nous avons formé ce groupe il y a deux ans afin de mettre en place une opposition sans concession, mais sans polémique non plus. Nous avons la notion de notre ambition parce que nous avons l’envie, la conviction et la connaissance de cette ville. Donc oui, nous sommes candidats aux prochaines municipales ». Pour ce faire, la stratégie électorale du groupe table sur la constitution d’une large liste de rassemblement. Elle tentera de mobiliser « au-delà des partis » toutes les possibilités de la droite, du centre et des compétences civiles. Pour la présidente, les enjeux de 2014 sont colossaux. « Il s’agit de reconquérir Toulouse, mais aussi de gagner les européennes et de remporter un second siège de sénateur » confie-t-elle. Reste l’inévitable question du chef de file, pour l’heure en suspens. Mais les noms d’Alain Chatillon ou de Christine de Veyrac sonneraient plutôt bien aux oreilles des intéressés. Prospections oblige au vu d’un calendrier politique serré.

 

Le cas Moudenc

Reste l’épineuse question de l’ancien maire de Toulouse, avec qui les cinq protagonistes ont fait dissidence. La situation est complexe, puisque Jean-Luc Moudenc lui-même brigue la municipalité. Sa récente victoire aux législatives a renforcé sa mainmise sur la droite toulousaine. Dans l’opposition, il tient de fait le leadership. De plus, le poulain de Jean-François Copé s’est déjà clairement opposé à toute alliance. Quitte même à risquer la victoire. « Pour moi, cela démontre une attitude purement personnelle et irresponsable » déplore René Bouscatel. « Mais vous savez, entre ce qui se dit un an et demi avant les élections et ce qui se passera, de l’eau coulera sous les ponts de la Garonne » ironise le président du Stade Toulousain. Serge Didier, affilié au groupe UDI, préfère anticiper le coup. « S’il refuse la discussion et veut faire une liste tout seul, il y aura une seconde liste, la nôtre. Nous ne sommes pas des supplétifs ». (Jean-Luc Moudenc veut également un « rassemblement le plus large et le plus efficace possible »). Les membres sont unanimes, une liste unique optimiserait quoi qu’il en soit les chances de reconquête de la ville. « Lorsque nous disons que nous voulons gagner, il ne s’agit pas de nous en tant que Toulouse Métropole. Nous ne faisons campagne contre personne, ni contre Jean-Luc Moudenc que nous n’excluons pas de nos possibles meneurs. Ce que nous voulons pour 2014, c’est avant tout que Toulouse bascule à droite » affirme la présidente. Au néo-député maintenant de renvoyer la balle ou non.

 

Christophe Guerra