Pierre Cohen : « comme toujours, la droite gaspille et la gauche doit rattraper »

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La semaine dernière, le maire de Toulouse a fait le point sur les grands axes de transformation de la ville. Les mutations de la commune en termes de transports, d’urbanisme ou de scolarité ont été passées au peigne fin. Différents chantiers qui ont vocation à dynamiser la métropole.

 

« Depuis quatre ans, nous sommes convaincus que les grandes villes doivent jouer un rôle important dans l’évolution de notre pays » a t-il affirmé. Pour sa rentrée politique, Pierre Cohen a défendu bec et ongles les multiples projets engagés par la municipalité. Et d’abord, la viabilité du grand plan de déplacement urbain, visant à fluidifier la mobilité des toulousains. « Nous avons injecté 1,9 milliards d’euros pour réaliser cette ambition. Il s’agit de faire évoluer notre territoire vers un maillage, une offre infinie dans les transports en commun ». A noter que le plan prévoit à terme 760 kilomètres de pistes cyclables aménagées auxquels s’ajoute 32 kilomètres de berges « revalorisées » dans le cadre du grand Parc Garonne. Omniprésents, les travaux de voiries se multiplient aux quatre coins de la ville. « Il fallait rattraper trente ans de retard pris en matière de transport et d’infrastructures » justifie le maire. Et celui-ci d’enjoliver une rentrée scolaire pourtant sévèrement critiquée. « Nous réaliserons un effort de 60 millions d’euros d’ici la fin de l’année ». En prime, mille places supplémentaires en crèches sont promises à l’horizon 2014. L’élu a réaffirmé sa volonté de faire de Toulouse une « ville éducatrice ». Seule réelle annonce, la création d’une « agence de développement économique », censée soutenir les petites et moyennes entreprises et « concrétiser l’économie de la connaissance ».

 

L’opposition tancée

Sans s’y employer directement, le maire a renvoyé Jean-Luc Moudenc dans les cordes. Ce dernier avait critiqué la politique municipale sur les chiffres du recensement et émis des réserves sur le logement social. « Nous avons construits 3000 logements sociaux en 2011. Les annonces de Cécile Duflot montrent que nous avions raison de miser sur le logement social » s’est-il félicité. « Nous sommes tout proches d’arriver au palier des 20%. Mais notre effort doit se poursuivre, y compris dans les quartiers sensibles ». Selon le maire, les dossiers de La Grave et du CEAT seraient en très bonne voie. Seuls les coûts de constructions resteraient à déterminer. En revanche, sur la question du comptage démographique, Pierre Cohen s’est montré plus acide et ferme. Son prédécesseur avait parlé d’ « erreurs graves » et de lourdes conséquences économiques. « Je ne rentrerai pas dans cette polémique. Je lui ai signifié que notre méthode de recensement était sure, crédible et efficace. La croissance démographique est là, elle est simplement moins forte » clarifie le maire. « Quant aux cinq millions d’euros de perte évoqués, c’est un chiffre tiré par les cheveux qui sort de nulle part. J’aurais plaisir à débattre avec lui en terme de gestion. Mais comme toujours, la droite gaspille et la gauche doit rattraper. A ce niveau là, nous avons l’expérience ». L’interpellé appréciera.

 

Christophe Guerra