Jean-Luc Moudenc : « Toulouse perd cinq millions par an » à cause d’« erreurs » dans le recensement

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Tout juste sorti de législatives victorieuses, le président de l’UMP 31 ne chôme pas pour autant. S’il n’est plus maire de Toulouse depuis quatre ans, Jean-Luc Moudenc reste soucieux du bien-vivre toulousain et ne cesse d’interpeller son successeur socialiste. Pour sa rentrée politique, le nouveau député s’active sur les thèmes du recensement, du logement et de la sécurité.

 

Jean-Luc Moudenc, égratigné par l’opposition lorsqu’il était aux manettes, ne laisse rien passer. C’est tout d’abord le recensement effectué par la majorité socialiste qu’il pointe du doigt. Car selon les chiffres officiels, la croissance démographique moyenne n’aurait été que de 800 habitants par an entre 2006 et 2009. Or, entre 1999 et 2004, elle était de 6800 chaque année. « Les nouvelles méthodes de recensement annuelles sont beaucoup plus fiables et professionnelles. S’il y avait seulement 800 habitants supplémentaires, cela voudrait dire que 2000 personnes quitteraient Toulouse chaque année ». Dans un courrier détaillé, l’élu a signifié cette « absurdité » à Pierre Cohen  qui il explique que cette « erreur » ne peut venir que de l’embauche de personnel non qualifié pour ce travail minutieux. « La conséquence financière de cette erreur est une perte de cinq millions par an. A l’heure où les collectivités locales vivent une situation économique tendue, l’élu que je suis ne peut pas se taire » affirme t-il.

Autre point, le logement social. « J’approuve la nouvelle impulsion du gouvernement. Je voterai l’article de loi prévoyant de passer de 20 à 25% de logements sociaux dans les grandes villes ». Mais le politique fustige une liste « improvisée » de fonciers dressée par le Ministère. « En réalité, seuls 14 000 mètres carrés sont disponibles à Toulouse, bien moins que les 80 000 annoncés. Cela a été fait dans la précipitation, sans concertation avec les élus locaux ».

 

Inquiétude sur la sécurité

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls vient de recevoir une lettre signée de sa plume. C’est dire si le leader de la droite toulousaine se veut intransigeant sur la question. Celui-ci déplore que la Ville rose ne soit pas inscrite dans les fameuses « ZSP », les Zones de Sécurité Prioritaires. « J’observe que des villes comme Lunel ou Chambly, qui comptent environ 2500 habitants, sont considérées comme des secteurs prioritaires. Je ne suis pas spécialiste de sécurité, mais tout de même, on ne me fera pas croire que leur situation est plus grave que la nôtre ». Pour Jean-Luc Moudenc, il est impératif que Toulouse se joigne au wagon avant la fin de l’année. « Avec tout ce qui s’est passé à Toulouse, notamment ces derniers mois, nous aurions mérité d’être dans le premier train » soupire t-il. « Sur le zonage, Bagatelle et le Mirail sont en ballotage. Il faut prendre en compte tous les quartiers qui présentent des risques de sécurité, non les mettre en concurrence comme c’est actuellement le cas ». Une seconde liste sera établie par les préfets départementaux, comme la circulaire du 30 juillet dernier le stipule. Celle-ci suscite le scepticisme du député toulousain. « L’accent est mis sur la prévention vers les habitants. Je préfèrerai une prévention vers les délinquants. De plus, cette circulaire ajoute la création de deux instances en plus, alors qu’il aurait fallu s’appuyer sur les structures existantes et les dynamiser. Cette lourdeur me fait craindre un risque de déperdition dans les décisions. Enfin, aucun moyen supplémentaire en terme d’effectif n’est mis en œuvre ».

 

Christophe Guerra