Incendie : La technologie toulousaine aide les pompiers en Catalogne

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La société toulousaine iTolosa développe depuis 2008 le « Live Fire », logiciel pionner dans les moyens de lutte contre les incendies. Une caméra infra rouge, placée sur les canadairs, permet d’envoyer aux pompiers sur place des informations cartographiques sur les fronts de feu afin de faciliter l’évolution de leur travail.

 

« C’est un dispositif au fond assez simple » affirme Nicolas Merlet directeur général de iTolosa, « ça se présente un peu comme une carte et les points en rouge ce sont les feux » ajoute t-il. Le logiciel permet de géolocaliser en temps réel l’évolution de l’incendie, informations qui seront ensuite retransmises de manière quasi simultanées aux pompiers restés au sol. Alors que les simples images thermiques utilisées jusqu’ici pouvaient seulement localiser les zones de forte chaleur, le nouveau dispositif permet de repérer les fronts de flammes (fine zone dans laquelle se déroule la combustion).

Déployé en partenariat avec le CNRS et le SDIS 66, le « Live Fire » permet donc « l’anticipation et l’évaluation des moyens à utiliser ». Tout comme l’identification des départs de feu, afin que les pompiers « sachent quoi faire, même au travers de la fumée ». Une aide précieuse que s’est déjà offerte le département des Pyrénées-Orientales en collaboration avec l’Aude et qui a notamment fait ses preuves lors du grand incendie qui a touché la Catalogne ces derniers jours.

 

« Notre société se situe entre l’inexistant et l’inabordable. On essaie de créer l’impossible et en même temps on a une rationalisation des coûts très pragmatique. »

C’est un dispositif assez cher variant entre 60.000 et 100.000 euros que peu de départements peuvent pour l’instant s’offrir. Cependant le directeur général rappelle qu’« une heure de canadair coûte entre 10.000 et 15.000 euros. Avec notre système, qui permet d’être plus efficace et plus rapide, on rentabilise vite l’argent investit et on peut faire d’autres heures de vols si de nouveaux incendies se déclenchent. »

Ainsi, adoptant une véritable philosophie de « mercenaire de l’ingénierie », les cinq membres de la société souhaitent, au travers de cette rationalisation pragmatique des coûts, réduire les dépenses qui sont « énormes pour le contribuable et l’État ». Ce qui permettra dans le futur de « renforcer le dispositif » en augmentant les heures de vol possibles.

 

Marie Leconte