Réforme territoriale : l’opposition régionale veut « fusionner avec l’Aquitaine »

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Alors que se tient, ce 26 juin 2014, l’Assemblée plénière du Conseil régional de Midi-Pyrénées, l’opposition régionale, regroupant des élus de la droite et du centre, tient à faire entendre son mécontentement sur la réforme territoriale. Ils regrettent l’absence de débat et prônent un rapprochement avec l’Aquitaine.

 

Au cœur de l’actualité de ces derniers mois, la réforme des collectivités territoriales va chambouler toute l’organisation administrative française. Annoncée en avril dernier, cette réforme a pour éléments centraux le redécoupage des régions, qui passeraient de 22 à 14, et la disparition des Conseils généraux d’ici 2020 au profit des intercommunalités.

Les élus de l’opposition régionale déplorent l’absence d’un réel débat sur ce projet et une perte de pouvoir démocratique pour les régions. En effet, « il n’y aura ni vote ni débat lors de l’Assemblée plénière du 26 juin, le sujet a seulement été ajouté à l’ordre du jour suite aux protestations », rappelle Jacques Thouroude, conseiller régional. « Alors que chaque région devait pouvoir se rapprocher volontairement d’une autre pour redéfinir le découpage du territoire français, l’Etat impose à ce jour l’association de Midi-Pyrénées à la région Languedoc-Roussillon », ajoute Valérie Rabassa. Pour Elisabeth Pouchelon, « cette fusion parait incohérente, il s’agirait d’être plus ambitieux en proposant une grande région Sud regroupant Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ».

 

Vers une union Toulouse-Bordeaux ?

Si les élus régionaux contestent le projet proposé, voire « imposé » par le gouvernement, c’est parce qu’ils estiment logique de poursuivre la coopération entre Aquitaine et Midi-Pyrénées. En effet, « les deux régions partagent des projets communs concernant les transports (LGV), des pôles de compétitivité majeurs (Aerospace Valley et Agri Sud-Ouest), mais aussi une partition géographique du massif pyrénéen », explique Jacques Thouroude. Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, déclarait d’ailleurs la semaine dernière que « le rapprochement avec l’Aquitaine avait sa logique car ce sont deux régions qui ont un grand nombre de coopérations ». C’est pourquoi les élus « appellent lors de cette Assemblée plénière à la reprise des discussions avec Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, afin d’étudier sérieusement les opportunités de fusion ». Par ailleurs, la question fondamentale que pose cette réforme est celle des compétences et des moyens affectés à leur exercice. Les élus craignent « un désengagement financier de l’Etat dans le budget des régions, qui serait alors insuffisant pour couvrir leurs nouvelles responsabilités », à savoir le plan régional de prévention des déchets, les transports non-urbains routiers, les transports scolaires, les collèges et la voirie départementale. A ce jour, les questions de compétences et de financements restent non clarifiées.

 

Article de Myriam Balavoine