Hollande rend hommage à Baudis, « homme libre et grand serviteur de la République »

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Cinq jours après l’annonce de son décès, le Défenseur des droits Dominique Baudis a reçu mardi après-midi un hommage national présidé par François Hollande dans la Cour d’honneur de l’hôtel des Invalides. Le président de la République a prononcé son éloge funèbre, retraçant le parcours et les valeurs de l’ancien maire de la ville rose. Les Toulousains ont pu suivre la cérémonie en direct depuis la salle des Illustres.

 

Le président de la République a rendu mardi après-midi un hommage national à « l’homme libre » et au premier Défenseur des droits qu’était Dominique Baudis. Dans la Cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, François Hollande a prononcé l’éloge funèbre de l’ancien maire de Toulouse, de 1983 à 2001, devant sa famille et plusieurs membres du gouvernement. Les Toulousains ont quant à eux pu suivre la cérémonie officielle sur écran géant dans la salle des Illustres du Capitole. « Nous sommes rassemblés autour d’un homme d’honneur, libre, et grand serviteur de la République », a-t-il déclaré.

Retraçant son parcours de journaliste, sa carrière politique ainsi que son rôle de « recours pour les réprouvés », le président a rendu hommage aux convictions de « ce grand homme ». « Il a fait le choix de servir en toute circonstance, et surtout en toute liberté, la dignité humaine ». En juin 2011, il avait accepté devenir le premier Défenseur des droits. « Difficile de trouver plus beau titre dans la République », selon François Hollande. Il avait pris à cœur cette mission « avec obstination et courage malgré la maladie qui le rongeait ».

 

« Des procureurs de caniveau l’avaient déclaré coupable »

Dominique Baudis restera la victime emblématique d’une fausse rumeur qui le meurtrit profondément au début des années 2000. Accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie par des prostituées de la région de Toulouse dans l’affaire du tueur en série Patrice Alègre, il avait révélé publiquement sa mise en cause au 20h de TF1, alors que son nom n’était pas encore sorti dans la presse. « Pour quelques gouttes de sueur sur son front, des procureurs de caniveau l’avaient déclaré coupable », se souvient François Hollande qui « était sur le plateau ce soir-là ». « J’aimerais que cette affaire puisse faire évoluer certaines mœurs judiciaires et médiatiques, seulement alors, je n’aurais pas subi cela en vain », avait déclaré Dominique Baudis, extrêmement marqué par cette affaire. Une « rumeur était affreuse pour lui et pour tous les toulousains », se souvient Marianne, présente salle des Illustres pour assister à la cérémonie.

 

Fidèle à sa ville

« C’est pour l’Europe qu’il avait livré son dernier combat électoral, en 2009 », se souvient François Hollande. Il aurait pu, selon lui, « faire une grande carrière politique nationale et européenne. Il en avait les qualités et a souvent été sollicité pour accéder au gouvernement ». « Il aurait fait un excellent ministre, mais il nous est resté fidèle », exprime une spectatrice de la salle des Illustres. « Il aura tenu tous les rôles, les premiers dans la République, et ce qui donne un sens à son existence si riche, est qu’il a fait le choix, toujours le choix, de servir en toutes circonstances et surtout en toute liberté, la dignité humaine. Sa famille peut ressentir une fierté immense », termine le chef de l’État.

Article de Charles Monnet

 

Voir ou revoir l’hommage du Chef de L’État


Cérémonie d’hommage national à Dominique BAUDIS par elysee