Jean-Luc Mélenchon : « Manuel Valls à Matignon est le symptôme de l’échec de Hollande »

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Deux jours après « le désastre des municipales », Jean-Luc Mélenchon était à Toulouse ce mardi pour une conférence sur l’écosocialisme. L’occasion pour le leader du Parti de Gauche de revenir sur les municipales, sur la nomination de Manuel Valls et sur les prochaines élections européennes.

 

Ce mardi, alors que la passation de pouvoir entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls faisait la une des chaines d’info en continu, Jean-Luc Mélenchon pestait contre cette nomination. « À un désastre électoral, le chef de l’État répond par un suicide politique », analyse le coprésident du Parti de gauche, à Toulouse pour une conférence sur l’écosocialisme. « Il est l’unique responsable du désastre électoral qui a frappé la gauche dimanche. Depuis plus de deux ans, il a réussi à diviser sa majorité politique, les syndicats, sa majorité parlementaire et maintenant le peuple », lance le député européen pour qui « la présence de Manuel Valls à Matignon est le symptôme évident de son échec ».

Présent dans la ville rose, symbole du « désastre électoral » de la gauche, le leader du Parti de Gauche s’en est pris au maire socialiste sortant. « Pierre Cohen a fait ce qui fallait pour perdre », regrette Jean-Luc Mélenchon qui estime que le maire sortant « a fait preuve d’arrogance en refusant de s’allier avec la liste de Jean-Christophe Sellin ». « Il y a clairement une responsabilité du duo Hollande/Ayrault dans cette défaite, mais la décision de Pierre Cohen de fermer la porte à une fusion technique avec ses alliés du Parti de Gauche a été une grave erreur », termine le député européen qui sent de « l’amertume dans l’air » toulousain.

 

Pas encore candidat aux européennes

Elu député européen en 2009 dans le Sud-ouest, Jean-Luc Mélenchon a également évoqué la prochaine échéance électorale. « Je ne suis pas encore candidat, les discussions ne sont pas terminées avec le Parti Communiste », a-t-il déclaré. « Il y a quelques difficultés entre nous. L’alliance du PC avec le PS ne tenait pas debout aux municipales, et cela s’est fini en désastre », note Jean-Luc Mélenchon qui souhaite un grand rassemblement de la gauche du Parti socialiste. « Nous devons construire avec les écolos une nouvelle gauche : un nouveau Front populaire écologiste ». « Le Front de Gauche doit être distinct de toutes les autres formations politiques. Pour cela, il faut s’accorder avec les verts », lance le coprésident du Parti de gauche qui avoue que cela sera difficile d’ici les élections européennes, mais que c’est « obligatoire pour les cantonales et les régionales ». « L’espérance, c’est l’alternative de gauche, comme cela va être le cas de Grenoble avec l’alliance du Front de Gauche et des écolos ».

 

Charles Monnet et Guillaume Truilhé