Municipales. Antoine Maurice : « Les négociations avec Pierre Cohen ont été rapides »

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Crédité de 32,26% des voix au soir du premier tour, Pierre Cohen doit rassembler la gauche s’il veut rester au Capitole. Première étape, le candidat socialiste a tendu la main aux Verts qui ont accepté d’intégrer, ou de réintégrer, l’équipe du Maire sortant. La tête de liste Toulouse Vert demain, Antoine Maurice, revient pour nous sur les négociations et parle de l’entre-deux-tours. Interview.

 

Toulouse Infos : Vous êtes crédité de 6,99% des voix au premier tour de ces élections municipales, c’est un bon résultat pour la liste Toulouse Vert demain ?

Antoine Maurice : C’est le meilleur score des écologistes aux élections municipales, nous sommes donc très satisfaits même si nous aurions souhaité être devant le Front National. Dans un contexte difficile, notre score est encourageant. Nous sommes très fiers de notre campagne.

TI : Comment se sont déroulées les négociations avec la liste du Maire sortant, Pierre Cohen ? AM : Elles ont été relativement rapides. Pierre Cohen a pris acte des résultats du premier tour et a souhaité un rassemblement dans le respect des forces en présence. Il a annoncé ce lundi la reprise de 4 de nos thèmes qui ont fait la spécificité de notre compagne. Pierre Cohen a accepté de prendre en compte l’urgence du développement des transports en commun et a annoncé vouloir mettre un coup d’accélérateur à la politique du vélo. Concernant l’énergie, le maire sortant va agir sur la facture des ménages grâce à la rénovation énergétique des logements, source d’économies importantes. De même, en matière de tranquillité publique, grâce à la création d’un véritable service public de la médiation, alliant médiation professionnelle et citoyenne. Enfin, il a repris nos propositions sur l’alimentation en promettant de développer la politique agricole, le bio dans les cantines et de mettre en place les maisons du mieux manger que nous avions défendu pendant cette campagne.

TI : Dans une négociation, on parle de programme et de poste, combien Pierre Cohen vous a laissé de places sur sa liste ?

AM : Le plus important est le projet, et ça, Pierre Cohen l’a bien compris. En effet, nous demandions la proportionnelle, c’est-à-dire d’être représentés sur la liste à la hauteur de notre score de premier tour, et Pierre Cohen a de suite accepté. Nous avons donc 8 places en position éligible sur les 11 places que nous a accordées le Maire sortant. C’est donc une alliance politique, mais également de projet que nous avons réalisé.

TI : Pour revenir sur votre programme, Pierre Cohen a repris 4 thèmes, mais ne revient pas sur des sujets comme le Parc des expositions par exemple. Un déménagement que vous combattez depuis le départ.

AM : Le Parc des expositions est un des points de clivage, nous continuerons donc à mener le débat au sein du Conseil municipal comme nous l’avons toujours fait. Nous n’avons pas changé d’avis, il ne doit pas être fait aux dépens de réelles priorités.

TI : La liste « A Toulouse place au peuple – Front de Gauche » de Jean-Christophe Sellin a tout juste passé la barre de 5% qui lui permet de fusionner, un rapprochement que votre numéro deux de la liste, Michèle Bleuse, a appelé de ses vœux dimanche soir lors de notre Grande soirée électorale diffusée sur Toulouse Infos. Quelle est votre position ?

AM : Pierre Cohen a dit qu’il était prêt à discuter avec le Front de Gauche mais pas sur une alliance technique. Il ne peut pas organiser une opposition à l’intérieur même de la majorité, il faut donc qu’il clarifie la situation. Je pense que ça serait positif d’avoir Jean-Christophe dans une grande majorité de gauche écologiste. Mais j’avoue ne pas vraiment comprendre son état d’esprit. (Jean-Christophe Sellin va annoncer sa décision ce mardi à 11h)

TI : Pour revenir sur l’élection, on a assisté à une vague bleue qui a déferlé sur l’agglomération. Comment analysez-vous ce phénomène ?

AM : C’est clairement un message envoyé au gouvernement par les électeurs. J’espère que François Hollande et Jean-Marc Ayrault l’ont entendu et réorienteront la politique économique et écologique qu’ils mènent depuis deux ans.

TI : Comment convaincre les électeurs de revenir vers la gauche ?

AM : Il faut repartir sur le terrain le plus vite possible. Nous devons faire comprendre aux Toulousains que le projet de Jean-Luc Moudenc se situe dans le passé. Il faut également mobiliser les abstentionnistes qui sont désarçonnés par la politique du gouvernement et les convaincre que cette élection est locale et que la politique du Maire va agir directement sur leur quotidien.

TI : C’est encore jouable ?

AM : Oui, c’est encore jouable, mais pour cela il va falloir une forte mobilisation de nos équipes et de nos électeurs.

 

Propos recueillis par Guillaume Truilhé