Le marché de l’Inquet d’Arnaud Bernard est-il un « marché de voyous » ?

921

À l’occasion d’un point presse du candidat Moudenc sur l’économie, le tourisme et l’international, Jean-Jacques Bolzan a dénoncé la gestion du marché du dimanche matin de la place Arnaud Bernard. Un marché de précaires que le colistier qualifie de « voyous » et dont l’attribution serait le fruit de « copinages ». Des accusations que récuse l’actuelle adjointe au commerce Isabelle Hardy.

 

Décidément, la dernière ligne droite de la campagne du candidat de l’UMP, Jean-Luc Moudenc, est offensive. En effet, après s’en être pris directement au Maire sortant en fin de semaine dernière, le qualifiant d’« arrogant » et de « pétochard », c’est au tour Jean-Jacques Bolzan d’attaquer l’équipe sortante sur la gestion du Marché des précaires du dimanche matin de la place Arnaud Bernard. Nommé Inquet, ce marché, qui doit son nom à l’Inquet des Pilharots qui était le crochet des chiffonniers est selon le colistier, « un marché de voyous ». Le Président régional du Parti Radical dénonce « les 150 000 euros (entre mai 2001 et septembre 2012) que perçoit l’association qui le gère » et dont il conteste « le mode de gestion ». « L’association devait faire un rapport tous les mois pour faire part de ses actions, ce n’est pas fait, et je me demande où passe l’argent. Si nous sommes élus, nous supprimerons ce marché du dimanche matin géré par des amis du PS », termine Jean-Jacques Bolzan qui dénonce aussi le « copinage dans l’attribution des places ». Des accusations auxquelles l’équipe du maire sortant n’a pas tardé à répondre.

 

« C’est fou que l’on puisse appeler voyous des gens dans la précarité »

Contactée par nos soins, c’est l’actuelle adjointe au commerce, Isabelle Hardy, qui s’est chargée de répondre aux accusations du colistier de Jean-Luc Moudenc. « La création de ce marché était un engagement de campagne de Pierre Cohen », rappelle son actuelle colistière. « Les vendeurs à la sauvette avaient envahi la place, et en créant ce marché de l’Inquet, nous avons organisé et encadré ce lieu pour que les précaires puissent vendre, mais pas de n’importe qu’elle façon ». Soulignant « son mode d’attribution » (appel d’offre public et vote au Conseil municipal), Isabelle Hardy nie tout copinage et souligne que « l’attribution de la gestion du marché à l’association CREPI a toujours été votée à l’unanimité par le Conseil municipal ». « Quant aux bilans mensuels, tout comme les rapports hebdomadaires, ils sont consultables par les élus », affirme Isabelle Hardy qui n’a pas souhaité nous en faire parvenir un exemplaire à cause de la confidentialité de certaines informations.

« L’association vérifie que ce qui est vendu soit conforme à la réglementation. Par exemple, nous avons interdit la vente de matériel électronique », explique l’adjointe au commerce qui ne nie pas quelques débordements. « Chaque semaine, dans les rapports, l’association nous fait remonter « le nombre de vendeurs à la sauvette qui ont été délogés par la police, les débordements, le nombre de marchands…bref un rapport complet ». « Nous avons pu voir que sur l’année 2012, l’ensemble de ce projet, l’accompagnement a été réellement bien fait. Et je tiens aussi à disposition du Conseil municipal le bilan de l’action qui a été menée par le CREPI », peut-on lire sur le procès-verbal du Conseil municipal du 25 janvier 2013 (intervention de Jean-Paul Pla), contredisant ainsi les accusations de Jean-Jacques Bolzan.

Enfin, après avoir souligné le travail de l’association dans l’accompagnement de ces précaires, la colistière de Pierre Cohen dénonce les amalgames du Président régional du Parti Radical. « C’est fou que l’on puisse appeler voyous des gens dans la précarité. Il ne faut pas faire d’amalgame entre l’illégalité totale, que nous combattons, et les gens qui essayent de s’en sortir et ne font pas de trafic », termine Isabelle Hardy.

Guillaume Truilhé