Taekwondo. Le toulousain Philippe Montosi est « le meilleur au monde »

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Il y a un mois, le toulousain Philippe Montosi est devenu champion d'Europe de Taekwondo technique à Alicante en Espagne.Il y a trois mois, le toulousain Philippe Montosi est devenu champion d’Europe de Taekwondo technique à Alicante en Espagne. Egalement désigné meilleur professeur de France, tout style confondus, en 2010, il enseigne depuis plusieurs années sa discipline à l’Ecole d’Arts Martiaux de Toulouse. Rencontre avec cet amoureux de la compétition.

 

Toulouse Infos: Vous venez d’être sacré champion d’Europe de Taekwondo technique en Espagne, pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

Philippe Montosi: Ça a été un grand bonheur, un soulagement. C’était ma première fois aux championnats d’Europe. Mon premier essai et j’ai gagné, même bien gagné. Je dois dire que je suis arrivé très confiant au tournoi. Cette année, j’avais déjà été médaillé d’argent à l’Open de Serbie et médaillé d’or à l’Open des Etats-Unis à Las Vegas. Du coup je suis arrivé à Alicante en disant ‘M’emmerdez pas. La médaille d’or est pour moi’. Et c’est ce qui s’est passé. C’était une grande fierté.

TI: Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

PM: J’ai commencé les arts martiaux très tôt, dès mes 4 ans. J’ai pratiqué beaucoup de disciplines comme la boxe, le judo… J’étais hyperactif. J’ai tout testé. J’ai aussi travaillé dans la sécurité comme garde du corps avant de réellement me consacrer à ma passion pour les arts martiaux. Maintenant, ça fait longtemps que je suis sur le circuit. Depuis 1977. J’ai été l’élève de maître Lyuh Sung Koo. Maintenant je dirige l’école d’Arts Martiaux de Toulouse et je participe à plus de compétitions.

TI: Un titre de champion d’Europe ce n’est pas rien. Comment envisagez-vous votre futur maintenant ?

PM: Je suis un compétiteur. Dans quelques mois il y a les championnats du monde à Bali. Je suis le meilleur au monde alors il va falloir que je concrétise là-bas. Je veux gagner. J’y vais certainement pas pour faire de la figuration. Pour ça, il faut maintenir un bon niveau jusqu’à la compétition. A mon âge, c’est pas évident. Vu que  c’est sur une suite de mouvements que nous sommes notés comme la souplesse, la technique ou la précision, ça demande beaucoup d’entraînement. Je dois bien y passer entre 3 et 6 heures par jour.

TI: Vous avez aussi été désigné meilleur professeur de France en 2010, ce doit être une fierté ?

PM: Bien sûr. C’est un honneur. Vous savez, pour moi ce qui est primordial lorsque l’on forme c’est de savoir enseigner la différence entre l’art martial et le sport. Si je veux former un pratiquant en arts martiaux, je forme un chevalier. Si je veux former un sportif, je forme un vainqueur. Dans ma tête, je n’ai pas de points faibles, je suis un conquérant. C’est ça que je veux enseigner à mes élèves. Nous avons une formation complète au club et c’est ça qui en fait la force.

TI: Quel impact a eu ce titre de champion d’Europe sur vous et votre club ?

PM: Ce titre européen va attirer du monde. On est déjà nombreux. On est un des clubs qui compte le plus de ceintures noires parmi ses pratiquants et c’est la première fois qu’une médaille d’or européenne est ramenée à Toulouse. Aujourd’hui, on a dû changer de salle parce que le gymnase Saint Sernin où j’enseignais depuis 17 ans est devenu trop petit. J’imagine qu’avec le prochain titre de champion du monde à la rentrée, ce sera encore plus important.

 

Propos recueillis par Sébastien Olla