Toulouse : une semaine pour apprendre le jeu de go

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A partir de samedi, le club de jeu de go de Toulouse recevra le triple champion de France Motoki Noguchi pour une semaine de cours, de stages et de conférences autour de ce jeu chinois ancestral qui a mis le pied en France dans les années 70. A l’occasion, Toulouse Infos a demandé à Eric Saves, président du club toulousain, de faire un point sur cette discipline encore peu connue dans l’Hexagone.

 

Toulouse Infos : Commençons par une question simple mais essentielle, qu’est-ce que le jeu de go ?

Eric Saves : Le jeu de go, comme les échecs ou les dames, est un jeu de stratégie. Deux joueurs s’affrontent sur un plateau, le « goban », où ils posent des pierres (les jetons) pour créer des territoires. Celui qui a le plus grand territoire gagne. C’est un jeu basé sur l’échange et la patience. Il faut garder l’avantage sur son adversaire mais pas jouer trop vite, ne pas être trop gourmand au risque de se voir reprendre les territoires.

TI : Le jeu de go vient de Chine et est considéré comme le plus ancien jeu de stratégie « combinatoire ». Pourtant il est encore assez méconnu en France…

ES : C’est un jeu très courant en Asie. On pourrait le comparer au tennis en Europe. En Corée, en Chine et au Japon (les trois principaux pays joueurs de go), de grandes compétitions sont organisées avec d’importants prix à la clé, il y a des joueurs professionnels… En France, le jeu n’est arrivé que dans les années 1970. Ces dernières années, il est de plus en plus connu, notamment grâce à « Hikaru No Go », un manga initiatique où le personnage central découvre le go et va finir professionnel. C’est un manga qui a très bien marché en France. Son influence est notable. Depuis sa sortie française en 2002, le nombre de licencié a doublé !

TI : Vous êtes à la tête du club de Toulouse qui est le plus grand de France.

ES : En effet. On compte 100 licenciés. Ça peut paraître peu mais remis à l’échelle des 2000 licenciés français, c’est pas mal. Le club a été créé en 1977, c’est un des premiers de France. Et notre particularité c’est que dans les alentours de Toulouse, au lieu de fonder des nouveaux clubs à part entière, on a créé des sections comme à Fibrac en 2003 et à Balma en 2009. Ça permet aux amateurs d’avoir plus de lieux pour jouer tout en limitant les procédures.

TI : Dès samedi, vous accueillez Motoki Noguchi, triple champion de France de go. Un nom qui sonne bien asiatique pour un joueur français…

ES : C’est parce qu’il est japonais ! A la base, il était venu en France pour étudier mais je crois que ses études n’ont pas très bien marché. Il est resté car ici il a découvert un monde du go plus détendu. Au Japon, c’est un jeu pour adulte, très professionnalisé et où il y a généralement un enjeu financier. Les clubs français sont plus amateurs, l’esprit de compétition est moins présent.

TI : Il sera à Toulouse jusqu’au 19 avril pour dévoiler ses talents. Quel est le programme de cette semaine ?

ES : Motoki donnera des cours toute la semaine. Sur la discipline à proprement parler, les stratégies, comment compter les points. Mais aussi sur l’histoire du jeu. Et ce week-end, il dirigera un stage sur deux jours, plus complet. Les stagiaires pourront alors se confronter à lui mais aussi jouer entre eux…

 

Propos recueillis par Joséphine Durand