Roller Derby Toulouse : « Chakk Attakk a vu le film Bliss et a eu envie de faire pareil »

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Discipline mélangeant vitesse, agilité et dureté, le Roller Derby a été introduit ces dernières années en France. Sport majoritairement féminin, le Roller Derby se développe à Toulouse avec une équipe féminine dans le Top 30 Européen et des garçons champions d’Europe. Entretien avec Nicolas Goury, président du Club de Roller Derby de Toulouse.

 

Toulouse Infos : Quelle est l’origine de ce jeu ?

Nicolas Goury : Ça date des années 30 aux Etat Unis. Lors d’un marathon transcontinental sur un vélodrome, l’inventeur s’est rendu compte que lors des derniers tours, l’envi de gagner et la hargne des participants les amenaient à se pousser. Il a également constaté que ces passages d’armes étaient très appréciés du public. Du coup, il n’a gardé que la fin.

TI : Quand ce sport a-t-il vu le jour en France ?

NG : En 1933, en France, le Vel’d’Hiv était rempli, on appelait ça « le roller catch » car il y avait toujours cette notion de bagarre. C’est un des rares sports de l’époque ou les femmes étaient payées au même montant et parfois plus que les hommes. Les gens se sont lassés de la connotation catch puis ça s’est un peu éteint. Puis dans les années 2000, un groupe de filles à Austin au Texas l’ont fait renaitre. Aujourd’hui, c’est un sport majoritairement féminin, mais pas exclusivement.

TI : En quoi consiste le jeu, quels en sont les règles ?

NG : Très simplement, c’est une course en roller par équipe qui se gagne aux points. Sur le terrain, 10 joueuses s’affrontent, chaque équipe étant constituée d’une jammeuse et de quatre bloqueuses. Le principe est simple : les bloqueuses des deux équipes doivent rester groupées en un «pack», roulant à allure modeste autour de la piste. Les jammeuses vont devoir doubler un maximum de fois le pack en effectuant des tours de piste. À chaque fois qu’une jammeuse double une adversaire (en lui prenant un tour) sans faire de fautes, elle fait gagner un point à son équipe. L’équipe avec le plus grand nombre de points au terme des deux mi-temps gagne le match.

TI : Comment est né le club de Roller Derby de Toulouse ?

NG : C’est Chakk Attakk, une de nos joueuses, qui a vu le film « Bliss » fin 2009, et qui a eu envie de faire pareil ! Elle a cherché des informations sur les clubs de Roller Derby sur Toulouse et n’a rien trouvé. Par la suite, après une randonnée en Roller organisée par Roulez-Rose, elle m’a fait part de son envie de monter une équipe et nous avons créé le club en février 2010.

TI : Ici à Toulouse, quelles difficultés rencontrez-vous pour développer votre club ?

NG : Le plus dur est de trouver des encadrant de qualité. Il nous faut un staff, on est tous bénévoles et on est tous occupés à côté, du coup, c’est un peu difficile. Il nous faut des créneaux d’entrainement aussi, on a 25 h d’entrainement toutes les semaines dont 4 en gymnase. On n’a pas de locaux, on doit donc s’adapter avec les autres sports. Il y a un manque d’infrastructures.

TI : Quels sont vos projets et vos ambitions à court terme ?

NG : Sur Toulouse on défend notre sport, on essaye de montrer qu’il vaut le coup. Plus concrètement, on essaye pour l’équipe des garçons de faire une tournée aux Etats-Unis, car ils sont champions d’Europe. Enfin, on cherche un endroit où s’entrainer, c’est important.

 

Propos recueillis par Téo Henriet