Toulouse : de la viande humaine pour dénoncer la maltraitance animale

2011

Organisée par le Mouvement pour la cause animale, plusieurs militants se sont réunis hier rue Alsace Lorraine pour une action coup de poing. Plusieurs militants nus et emballés dans des barquettes de viande géantes ont attiré l’œil des passants. Cette manifestation survient dans le cadre des Semaines Mondiales d’actions pour l’Abolition de la Viande ainsi que du festival toulousain « Débattons dans les rues ».

 

« On peut bien manger sans viande » affirme Camille, militante au sein du Mouvement pour la cause animale. Hier, la jeune femme ainsi que d’autres membres de l’association se sont rassemblés près du Capitole pour dénoncer la maltraitance des animaux et surtout la consommation de viande. Afin de « sensibiliser le plus grand nombre », ces défenseurs de la cause animale se sont glissés dans des barquettes géantes recouvertes de papier cellophane. Réunis sous le slogan « Combien  de souffrances pouvez-vous avaler? », la dizaine de militants présents a voulu profiter du succès de la Journée sans Viande qui s’est déroulée à Toulouse en mars dernier.

« Les gens ont prit l’habitude de manger de la viande sans savoir qu’il y a d’autres alternatives » précise Camille. En effet, graines, algues, lait de soja ou encore saucisses végétales sont au centre du régime végétalien « préconisé par de plus en plus de médecins ». Elle rajoute n’avoir « pas toujours été végétarienne, mais j’ai changé par conscience éthique. Il y a une vraie désinformation, la viande n’est pas si bonne pour la santé ».

 

Une manifestation qui ne fait pas l’unanimité…

« J’avais vu l’événement sur Facebook, je voulais venir, je comprends l’état d’esprit » confie un couple d’étudiants. Certains passants étonnés se réjouissent de cette mise en scène. « Ça attire l’œil c’est flagrant même! Personnellement ça me touche » déclare Christian 52 ans. Propos confirmés par Nadège, 24 ans. « Je me sens concernée, je trouve qu’il n’y a pas assez d’informations sur ce sujet dans les médias ».

Mais tous les Toulousains n’avouent ni ne comprennent l’action et les enjeux des militants. « La viande est nécessaire pour la vie, en manger c’est normal mais exploiter les animaux dans les laboratoires je suis contre » avoue Bassem, 22 ans. Henri, 80 ans, a longtemps été boucher, et même s’il comprend l’initiative, ce dernier ne voit pas l’intérêt de choquer les gens. « Ca donne une mauvaise impression de la profession, les bêtes ne souffrent pas, elles sont tuées sur le coup, c’est une idiotie pour moi ».

D’autres, ne comprennent pas du tout les convictions des militants sous cellophane. « Ils sont fous c’est bon la viande » lâche un groupe de lycéens. Un retraité plus virulent a crié « ce sont eux les animaux ». Certains ont préféré prendre cette opération  de manière plus légère, un jeune homme s’est amusé en voyant un manifestant sous cellophane remuer dans sa barquette. « Il a bougé » s’est-il écrié.

 

Article de Timothée Ferré