Les urgences du CHU de Purpan bientôt bloquées ?

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Ils étaient une cinquantaine à s’être rassemblés devant la Préfecture pour soutenir Sophie, leur collègue aide-soignante. Photo/ CTI

Sophie, aide-soignante au CHU de Toulouse depuis trois ans, ne peut obtenir le renouvellement de sa carte de séjour. Hier, une cinquantaine de ses collègues ont manifesté devant la Préfecture pour plaider sa cause.


En poste aux Urgences du CHU de Toulouse depuis trois ans, Sophie est sur le point de se faire expulser. Un rassemblement devant la Préfecture a eu lieu hier après-midi pour obtenir un entretien avec Françoise Souliman, secrétaire générale de la Préfecture de Toulouse. « Elle est la dernière personne à devoir statuer sur la situation de la jeune femme. »              
Sophie a quitté son Mali natal quand elle avait 13 ans. Cela fait onze ans qu’elle vit à Toulouse, où elle a suivi sa formation d’aide soignante. Elle commence à travailler en 2006, se marie un an plus tard et séjourne en France avec une carte de vie privée familiale. En 2009, lorsqu’elle fait une demande de renouvellement de titre de séjour, la Préfecture la lui refuse et lui adresse une obligation de quitter le territoire français. Officiellement divorcée depuis 15 jours, cela fait deux ans qu’elle est confrontée aux possibilités de recours contre l’obligation de quitter le territoire. A ce jour, « la Commission au titre exceptionnel de séjour a émis un avis défavorable à sa demande de régularisation », explique Elisabeth, la supérieure de Sophie. « Pourtant, elle a toujours très bien fait son travail et s’investit beaucoup, c’est une très bonne aide-soignante », poursuit-elle.

 

Un combat quotidien

Pour Hélène, collègue et amie de Sophie, ce combat « qui dure depuis plus de deux ans représente beaucoup de stress au quotidien ». L’ensemble de ses collègues déplore « le peu d’écoute et d’attention portés à son dossier, « aujourd’hui nous espérons qu’il y ait quelqu’un d’assez humain pour régulariser sa situation ». 
Sophie, touchée par ce rassemblement apprécie « leur solidarité et le fait qu’ils soient tous là pour moi aujourd’hui ». Mais, « je ne peux pas retourner dans un pays que j’ai quitté il y a 17 ans, mes amis sont ici, ma vie est ici. Au Mali, il faudrait que je reparte de zéro ».

Pour prouver leur détermination, les urgentistes de Purpan ont décidé de bloquer l’entrée des urgences du CHU à partir de mardi midi si un entretien avec Françoise Souliman ne leur est pas accordé.

 

Marion Pires