Hébergement d’urgence : « une sous dotation historique pour la région »

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Alors que des centaines de personnes dont beaucoup de jeunes enfants dorment encore dans la rue ou en habitats très précaires, le comité inter-associatif de Toulouse s’est réuni hier devant la préfecture pour alerter les pouvoirs publics sur la situation d’urgence sociale que connais la ville à l’aube de la période hivernale.

 

« La situation est dramatique et ne fait qu’empirer, le retard que nous sommes en train d’engranger est catastrophique » explique Geneviève Genève, Co-coordinatrice du collectif Inter Associations de Toulouse. « Il n’y a officiellement plus de trêve hivernale mais les locaux qui étaient censés être pérennisés mettent trop de temps à venir », continue-t-elle. Selon les chiffres avancés et compilés par les différents services de veille, pas moins de 1600 demandes d’hébergement seraient en attente sur les différents SIAO (Système Intégré d’Accueil et d’Orientation). De plus, 250 personnes ont été identifiées comme vivant à la rue, et parmi celles-ci, 180 auraient contacté le 115 afin de trouver une aide, mais auraient été laissées sans solutions. « Nous sommes dans un département qui compte les insuffisances les plus avérées en matière d’hébergement d’urgence et de veille sociales, et pourtant, nous n’avons reçu qu’un seul pourcent des 59,9 millions d’aides qui ont été débloquées. Ces 610 355 euros sont « une sous dotation historique pour la région, et cela ne fait que provoquer du retard pour trouver des logements alors que de nombreuses demandes vont se manifester cet hiver » s’indigne Geneviève Genève qui rappelle que d’autres départements ont quant à eux déjà ouvert des dispositifs hivernaux alors que Toulouse reste dans le flou, « le plan hivernal étant officiellement non existant ».

 

De plus en plus de familles à la rue

« Pour citer un exemple parmi tant d’autres, nous avons récemment reçu une demande d’aide provenant d’une famille de 4 enfants, dont un en bas âge » explique l’un des représentants de la CIMADE. « Ils sont en France depuis 4 ans, et vont de logement provisoire en réseau de solidarité, c’est une situation humaine dramatique. Les enfants sont scolarisés, mais ne savent pas où ils dormiront ni ce qu’ils mangeront en rentrant le soir », déplore-t-il. Ce dernier explique que ce genre de cas est en forte augmentation depuis ces 5 dernières années et que plus d’une trentaine de familles seraient de ce cas à Toulouse. « Ils n’appellent même plus le 115 de toute façon, ils n’y croient plus car ils savent qu’ils n’auront pas de réponse » explique Christian Wolf de la FNARS qui précise que le taux d’admission du 115 est de l’ordre de 15%, « et encore c’est pour des logements provisoires, ça n’arrange pas vraiment le problème ».

Les différents représentants espèrent une réponse au courrier envoyé au préfet et restent ouverts à tout dialogue tout en laissant entendre qu’ils se tourneront vers d’autres types d’actions si le gouvernement venait à rester silencieux face à « cette crise majeure ».

 

Article de François Nys