Affiche de soirée « sexiste », l’organisateur répond

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Différentes associations se sont élevées récemment contre une affiche et une soirée qui se déroulera au Studio One ce samedi 19 octobre. La soirée « American Campus », organisée par Beta Event est présentée par certains comme une fête « sexiste et dégradante », « un appel au viol » pour d’autres et « un bon moyen pour les étudiants de décompresser dans un lieu tenu par des professionnels » pour le Studio One.

 

« Nous avons des mères de famille qui nous ont appelé et qui sont inquiètes pour la sécurité de leurs filles si elles se rendent là-bas », débute Julie, membre de Mix-Cité 31. « Les codes de l’affiche rappellent ceux de la pornographie, et des concours comme miss seins nus ou du strip-poker sont d’un sexisme effarant » rajoute Emilie Teyssedre du collectif Osez le féministe. « Nous pensons qu’il y a d’autres moyens de faire des soirées à thème » s’accordent, à dire les deux associations. « En plus de l’affiche, nous avons peur des intentions et du comportement que peut provoquer ce genre de soirées », souligne Julie. « En surfant sur cette image de spring break et de campus américain, nous allons vers une hypersexualité et une image de la femme proche du morceau de viande que l’on consomme ».

L’association Mix-Cite 31 discute à ce jour pour savoir s’ils demanderont un arrêté préfectoral pour tenter de faire interdire la soirée alors que le groupe Osez le Féminisme compte s’arrêter là. « Nous sommes là pour dénoncer ce genre d’action, comme nous avions fait pour science-po avec leur soirée plombier chaudière, afin que ce genre de comportement sexiste ne se banalise pas » conclut-elle.

 

« Ils sont majeurs et conscients que ce n’est qu’une soirée, pas la réalité »

Pour Mathieu Puch, directeur artistique du Studio One et directeur de Beta Event, « c’est simplement un moyen de rassembler plusieurs universités dans une ambiance festive », répond-il. « Il ne faut pas rêver, ça ne sera pas une orgie d’alcool, le verre est à huit euros, la bouteille à quatre-vingts et l’entrée à douze euros », détaille-t-il. « Il y a des jeux comme le strip-poker, mais il n’y a aucun prix à gagner et on ne force personne à y participer, c’est surtout dans l’idée de faire une ambiance campus qui soit plaisante pour les jeunes étudiants Toulousains » souligne-t-il.

Pour ce qui est des risques de viol, il précise que la soirée est organisée par des professionnels et que le service de sécurité ne tolérera aucun débordement. « Rappelons que certain club ont des shows lesbiens ou des tournages X en plein milieu de la boite, et aucune association ne s’indigne contre ça, et pour ce qui est la soirée Campus, nous avons chez nous des gens majeurs qui savent faire la part des choses » s’agace-t-il. Enfin, il tient à préciser sa déception du fait des critiques qu’il reçoit, « alors qu’aucune association ne m’a appelé. On aurait pu en parler afin de trouver un compromis pour que les prochaines affiches choquent moins par exemple, mais ça nous permet toujours plus de publicité sur cette soirée ».

 

Article de François Nys