LGV Bordeaux-Toulouse en 2030 : les élus toulousains réagissent

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A l’occasion de son discours sur les investissements d’avenir, Jean-Marc Ayrault a confirmé le caractère prioritaire de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse. Une décision qui partage les élus de la région.

 

Pierre Cohen, maire de Toulouse : « Investir pour la France »
« Je salue cette décision légitime qui rappelle que ce tracé est prioritaire. Le plan reprend le scénario 2 du rapport Duron remis il y a quelques semaines au ministre des transports. Dans une période difficile, le gouvernement fait preuve de lucidité et de courage en réaffirmant la nécessité d’inscrire Toulouse dans le réseau de la grande vitesse.
Concernant le calendrier des travaux, Pierre Cohen réaffirme la nécessité d’engager rapidement les travaux. « L’engagement pris par le gouvernement va permettre de respecter le calendrier prévu. L’enquête publique sera effectuée dès septembre 2013 pour que le tronçon Bordeaux-Toulouse puisse se faire dans la continuité du tronçon Tours-Bordeaux ».

Jean Luc Moudenc, Candidat UMP à la mairie de Toulouse : « Le Grand Vague »

« Jean-Marc AYRAULT a voulu confirmer implicitement le caractère prioritaire de la LGV Bordeaux-Toulouse. Mais, dans le dossier de 25 pages remis à la presse cet après-midi, cette LGV n’est pas citée une seule fois. Le rapport cite pourtant les 4 LGV en cours.

De plus, l’ambigüité demeure sur l’agenda. Il n’y a aucune certitude sur le fait d’avoir  la Déclaration d’Utilité Publique en 2014, ni que les travaux seront lancés en 2017 une fois Tours-Bordeaux achevée. Et encore moins sur la mise en service en 2020.

Seuls deux points semblent acquis : le lancement des travaux avant 2030 et l’abandon du prolongement à Narbonne, reporté à bien plus tard.

Enfin, le Premier ministre n’a pas détaillé le moindre plan de financement. Il n’y a donc aucune garantie que le TGV arrive à Toulouse en 2020-2022. C’est ce que nous craignions : un grand flou. Le Gouvernement tente donc un coup politique préélectoral, à l’approche des municipales. Il fait un pari : les écrits restent, mais les paroles s’envolent… Qu’il se détrompe, les Toulousains sauront s’en souvenir. »

EELV Toulouse, Toulouse Métropole, du Sicoval, de la Région Midi-Pyrénées: « Les budgets des collectivités locales en danger »

« Les élu-e-s écologistes font le constat que l’Etat renvoie aux collectivités locales la responsabilité de la réalisation (ou pas) de ces grands travaux. Ce serait alors un « investissement d’avenir » très lointain qui se profilerait, car tout le monde sait que ce projet n’est pas réaliste dans un contexte budgétaire difficile… François Simon, vice-président de la Région Midi-Pyrénées, est d’ailleurs «  inquiet des déclarations de Martin Malvy, qui appelle à des sacrifices de la part des collectivités. Nous ne pouvons pas hypothéquer les budgets locaux pour une irréaliste LGV, alors qu’il existe des alternatives crédibles et nettement moins coûteuses. Soyons réalistes, exigeons la rénovation de l’existant ».

Pour Antoine Maurice, président du groupe EELV à Toulouse Métropole, « au final, ce sont les usagers qui risquent de faire les frais de cette surenchère, alors que la rénovation des voies existantes ferait arriver à Toulouse une grande vitesse concurrentielle vis-à-vis de l’avion, à une échéance beaucoup moins lointaine, et pour 4 milliards de moins. »

Martin Malvy, président du Conseil régional : « C’est la très bonne nouvelle que nous espérions »

« Jean-Marc Ayrault a confirmé la réalisation de la LGV entre Toulouse et Bordeaux, dans la prolongation du tracé Tours-Bordeaux. C’est la très bonne nouvelle que nous espérions pour Toulouse et l’ensemble de Midi-Pyrénées », a notamment déclaré Martin Malvy, président de la Région.

« Avec Pierre Izard, président du Conseil général de la Haute-Garonne, et Pierre Cohen, maire de Toulouse, notamment, nous n’avons cessé de défendre ce projet, de le porter à tous les niveaux de concertation.

Nous avons délibéré en ce sens, signé des protocoles, affirmé et rappelé que la part de financement que nous apportons actuellement au chantier ouvert entre Tours et Bordeaux s’inscrivait pour nous dans un axe unique  Paris-Tours-Bordeaux-Toulouse. Ceci dans le cadre plus large du « GPSO ». Toulouse, 4ème ville de France, et Midi-Pyrénées, plus vaste territoire régional, ne pouvaient pas rester à l’écart du réseau à grande vitesse.

Nous avons été attentifs, en particulier avec Jean-Michel Baylet, président du Conseil général de Tarn-et-Garonne – la plus importante longueur de tracé se situant dans ce département – à ce que les impacts environnementaux soient les plus réduits possibles.

Nous avons insisté pour que soit créé un fonds permettant l’achat des biens impactés que leur propriétaires voudraient vendre avant même que les procédures soient achevées.

Le choix du Gouvernement est un choix ambitieux et responsable. Il exclut toute hypothèse de retour à un projet de second aéroport. J’espère que le calendrier retenu sera le plus proche de celui que nous avions examiné. Tout doit être mis en œuvre pour atteindre cet objectif ».

 

Guillaume Truilhé