Sanofi Toulouse : Un an après, « l’heure est de nouveau à l’inquiétude »

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A l’occasion CCE de Sanofi de ce mardi, les salariés appellent à la Grève pour protester contre le projet de restructuration présenté lors de cette réunion. Soutenus par les élus locaux, ils appellent au rassemblement devant l’entrée du site à partir de 9h30 et organiseront des barrages filtrant route d’Espagne de 10h à 13h.

 

« Le projet de restructuration présenté au CCE du 2 juillet ne s’inscrit absolument pas dans l’esprit du rapport présenté par M Jean-Pierre Saintouil et soutenu par le ministre du redressement productif M Montebourg » ruminent les salariés de Sanofi Toulouse.

« Le rapport présentait un projet structurant qui affichait des ambitions réelles avec un réel intérêt pour sanofi et un engagement dans ce sens des partenaires locaux. Il est balayé ! Pour que sanofi respecte son engagement, son ancrage territorial historique et conserve son savoir, il faut demander avec les élus du CCE, un projet plus ambitieux, avec des solutions pérennes pour tous » clament ces derniers.

« La restructuration peut être nécessaire, mais elle doit respecter l’engagement des salariés, les territoires. Elle doit faire apparaître une ambition partagée pour la réussite des projets. Elle doit permettre à tous les salariés de se projeter dans le futur avec les moyens de formations, avec des partenariats, avec les accords négociés au sein de l’entreprise, GPEC, formation, télétravail, Mission-détachement, contrat de génération, mobilité volontaire…Les outils existent. Pourquoi la direction de sanofi choisi le conflit et la provocation pour se restructurer ? Pourquoi la direction de sanofi continue de détruire son patrimoine en France après l’Europe ? ». Autant de questions que soulèvent les salariés qui manifesteront ce mardi devant l’entrée du site à partir de 9h30.

 

Les élus réagissent

Martin Malvy : « Les accords doivent être respectés »

« Il y a plusieurs mois, c’était la suppression pure et simple du site de Toulouse. La mobilisation des personnels, la démarche volontaire d’Arnaud Montebourg, le soutien des élus, et la mission Saintouil – Amalric ont permis de sortir de l’impasse.

La direction semble aujourd’hui revenir sur les décisions prises, qui permettent le maintien de 500 emplois. L’heure est de nouveau à l’inquiétude.

Je souhaite que le président de Sanofi fasse connaître que leur accords conclus seront bien respectés et je demande, en m’exprimant au nom de notre assemblée, au ministère du redressement productif, de faire en sorte qu’ils le soient ».

« Sanofi : Jean-Luc Moudenc saisit Arnaud Montebourg »

« Le 21 mai dernier, le rapport ministériel sur le maintien des activités de Sanofi à Toulouse était présenté à la Préfecture. Alors, le Président de Sanofi France, Christian Lajoux, avait indiqué que ce rapport constituait « une feuille de route à suivre ».

Depuis quelques jours, Sanofi annonce que, finalement, les préconisations « Saintouil-Amalric » ne seront pas suivies intégralement.

Cela porte un nom : le reniement de la parole donnée.

J’attendais plus de fiabilité et de dignité de la part des dirigeants d’une entreprise française aux 5,7 milliards de bénéfices, en grande partie tirés de notre couverture sociale performante. La Direction doit cesser de nous mener en bateau !

En réaction, le gouvernement doit agir, puisque tout ce qui avait été annoncé l’avait été sous les auspices du Ministre du redressement productif. »

EELV : « Le rapport Saintouil, un placebo ? »

« Lors du Conseil municipal du 24 mai, la remise du rapport Saintouil avait donné lieu à un concert de réjouissances que nous avions été quasiment seuls à tempérer, en soulignant les limites de ce projet d’accord : sa portée n’excède pas une période de 5 ans et il prévoit par ailleurs des financements publics, et ce alors que le groupe peut se prévaloir d’un taux de profit de 74%, alors qu’il a déjà reçu des millions au titre du crédit impôt recherche, alors qu’il est connu pour sa pratique de « l’optimisation » fiscale…

Le scénario qui se dessine aujourd’hui est malheureusement pire que celui que l’on pouvait redouter… Si le comité central d’entreprise prévu le 2 juillet venait à confirmer les modalités de restructuration présentées aux salariés hier, le rapport Saintouil apparaîtrait a posteriori comme un placebo utilisé pour endormir les élus et désunir les organisations syndicales.

Nous attendons de Monsieur Lajoux, présent à Toulouse aux côtés du ministre du redressement productif lors de la remise du rapport, le respect des engagements pris devant les salariés de Sanofi et les élus du territoire. »

 

Guillaume Truilhé