Mademoiselle Chat-chat, une artiste au travail « réaliste, stylisé et féminin »

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C’est rue Cantegril, au Sweet art, que Mademoiselle Chat-chat expose jusqu’au 29 juin ses illustrations. Provocants, simples et anonymes, associations d’images et de mots, ce sont des portraits caractérisés par l’émotion que l’artiste présente en toute pudeur parmi les bijoux de créateurs accrochés au mur.

 

Toulouse Infos : Vous êtes en réalité styliste. Comment en êtes vous venu aux dessins ?

Mademoiselle Chat-chat : Initialement, je suis passionnée par le dessin. J’ai fait un Bac arts appliqués qui forme aux métiers de création industrielle. Je me suis dirigée vers le stylisme pensant qu’il y avait encore une part de dessin à la main. Mais en réalité, on travaille quasiment tout le temps sur les ordinateurs. Pendant plusieurs années, j’ai nourri de reprendre cette activité. Mon travail actuel s’inspire d’ailleurs beaucoup de mon métier. C’est réaliste, stylisé et féminin.

TI : Cette exposition, c’est un projet que vous avez préparé depuis longtemps ?

MCC : Je vivais sur Paris avant. Pendant une dizaine d’année j’ai fait des expositions comme celle-ci. Ça a plutôt bien marché. Arrivée à Toulouse depuis Décembre, j’ai voulu créer un nouveau cercle d’initiés. J’ai démarché plusieurs lieux et j’ai trouvé la boutique sweet art shop sur Internet. J’aime le concept alternatif de la boutique. J’ai donc contacté Céline Pujol, gérante de l’établissement, et on a commencé à travailler ensemble.

TI : Dans votre travail vous associez mots et image. D’où vient cette démarche ?

MCC : L’idée était de raconter quelque chose. On est partie sur une exposition « sans commentaire » qui s’inspire d’un premier travail « Mazel Tov ». Ce sont les portraits d’un vieux monsieur juifs. L’association de mots avec les illustrations était séduisante. Ça permettait en parallèle d’évoquer une histoire. Alors à chaque portrait anonyme j’ai associé un adjectif décalé ou provocant, comme une identité au personnage. La petite fille qui pleure avec écrit « Ta gueule », ça a un côté amusant, décalé, provocant que j’aime exprimer. C’est un travail qui s’appuie avant tout sur l’émotionnel.

TI : Les deux portraits « Madame/ Monsieur » et « Monsieur/Madame », un clin d’œil à l’actualité du mariage gay ?

MCC : Oui. Ce sont un peu comme des identités transgenre. La femme a une moustache, le monsieur se travestit. Les tatouages sur le corps représentent les sentiments du personnage, et c’est aussi une transformation du corps. Je ne cherche pas à faire passer un message, c’est juste une situation qui me touche.

 

Propos recueillis par Marine Astor