Les occupants de la rue Delpech demandent « 6 mois pour reloger les personnes expulsées »

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Vendredi, des manifestants du DAL (droit au logement) et du CREA (Centre Social Autogéré) se sont réunis devant le tribunal d’instance de Toulouse pour soutenir une des leurs, assignée par le juge suite à l’occupation du troisième étage du 1er rue Delpech.

 

« On n’est pas du DAL mais on a la dalle » clame une manifestante du CREA. « On attend du tribunal qu’il nous laisse tranquille, mais on s’attend plus à une nouvelle expulsion ». Les membres du DAL et duCREA se sont mobilisés à l’entrée du tribunal d’instance afin de montrer à la justice leur détermination à reloger les anciens occupants de la rue Delpech. Un manifestant du DAL s’insurge contre « l’Etat hors la loi » et assure que « toutes ces personnes on fait un dossier. La loi de réquisition de 1945 et celle de 1998 oblige la préfecture à reloger ces personnes ». Il rajoute qu’il y a « beaucoup de familles, de nationalités différentes, Française, Espagnole, Bulgare, Mongol… qui seront mises à la rue ».

Une autre militante du DAL rappelle que « la ministre du logement a dit de réquisitionner les bureaux inoccupés. « L’Etat doit faire son devoir, ce sont des êtres humains, c’est inadmissible de mettre des gens dehors, ils ne sont pas dans l’illégalité! ».

 

« On est là pour montrer l’urgence de la situation »

Anne Cécile, membre du DAL, considère avoir été « très bien défendu même si le jugement sera rendu le 7 juin. Le propriétaire nous attaque sur des problèmes de sécurité, alors qu’on sécurise les lieux, on repeint, on les rend agréable et vivable ».

« Le propriétaire des bureaux de 400 mètres carrés, inoccupés depuis 2008, demande une expulsion sans délais. Mais nous demandons en tout 6 mois, les deux mois légaux plus 4 mois supplémentaires pour pouvoir reloger dignement les personnes expulsées » explique Anne Cécile.

La militante précise que « ces personnes ont fait toutes les demandes possibles, elles ont rempli plusieurs dossiers, on les aide à faire les démarches, on est une transition pour eux. Les familles sont déclarés prioritaires mais on ne fait rien pour elles. On est là pour montrer l’urgence de la situation ». Selon les estimations des membres de la DAL, il y aurait entre 2000 et 16000 logements vides à Toulouse. Quant au 1er rue Delpech, ils seront fixé sur leur sort le 7 juin prochain.

 

Article de Timothée Ferré