Toulouse : mise en place d’un pigeonnier pour « éviter la multiplication des pigeons »

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Fin avril, Jean-Michel Fabre, adjoint en charge de la politique animale, a inauguré l’ouverture d’un pigeonnier à la Reynerie. Un nouvel outil pour la mairie afin de gérer la population de pigeons à Toulouse, difficile à estimer mais qui se compterait en dizaines de milliers.

 

« L’intérêt est de fixer la population de pigeons, de savoir où ils sont et d’éviter leur multiplication », assure Jean-Michel Fabre. Le pigeonnier de la Reynerie retrouve donc sa fonction historique. La première étape a été de capturer et d’y installer cinquante pigeons. L’objectif est désormais que les pigeons (240 au maximum) investissent les lieux et s’y reproduisent. « Ainsi on pourra éviter la multiplication en claquant les œufs, c’est-à-dire en les secouant », précise Jean-Luc Fernandez, chargé à la mairie de la régulation des populations animales dites sauvages.

« Le problème avec le pigeon, c’est qu’il n’est pas classé, ni comme nuisible, ni comme espèce protégée, explique Jean-Luc Fernandez. C’est donc la responsabilité du maire de le gérer ». Pour Jean-Michel Fabre, ce membre à part entière de notre environnement « se situe entre le chien et le rat. Pour la plupart des gens, ce n’est pas un nuisible mais il apporte un certain nombre de nuisances (fientes, maladies comme la salmonellose ou la psittacose), pour d’autres, notamment les personnes âgées, c’est presque un animal de compagnie qu’on va nourrir quotidiennement ». Un animal de compagnie qui est tout de même à l’origine de près de 300 plaintes par an à Toulouse.

Mais avant de réintégrer le pigeonnier au paysage urbain, on faisait comment ? « On capture presque 10 000 pigeons par an, développe l’adjoint. Environ 2 000 sont stérilisés, bagués puis relâchés. 8 000, les porteurs de maladies, sont euthanasiés ». Le second outil : l’utilisation de fils de fer électrifiés pour empêcher les pigeons d’aller à tel ou tel endroit. « Une lutte sans fin, affirme Régis Godec. Ca déplace juste le problème. Ce pigeonnier est une bonne nouvelle. C’est un mode de gestion plus humain que l’élimination et qui permet de garder une population au même endroit ».

La méthode permet donc la stabilisation, tant au niveau géographique qu’au niveau quantitatif. Et si elle ne se substitue pas aux outils que sont l’euthanasie et la protection de bâtiments, elle a fait ses preuves, notamment à Paris.

Article de Joséphine Durand