« Sans une refonte de sa gouvernance, l’avenir du Canal du Midi est menacé »

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Le club « Forums », présidé par Marie Déqué, a ouvert ce lundi sa séquence de printemps. Fondé par la présidente de « Toulouse Métropole d’Europe », cet espace de débat reçoit depuis deux ans des experts pour réfléchir sur la métropole et son avenir. Alain Chatillon, sénateur-maire de Revel, et Robert Marconis, professeur de géographie au Mirail, y ont abordé la question du Canal du Midi.

 

« Le Canal du Midi est à la croisée des chemins, affirme Marie Déqué. Sans une refonte de sa gouvernance, son avenir est menacé. » Pourtant classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996, le « Canal des deux mers » n’est pas au mieux de sa forme. Il est mal entretenu et près de 40 000 platanes, atteints par le chancre coloré, doivent être abattus puis replantés.

Les enjeux autour du Canal sont multiples. « C’est une des voies d’avenir de notre région pour faire venir des milliers de touristes du monde entier, soutient Alain Chatillon. Il faut agir dans l’unité pour développer cet atout majeur ». Robert Marconis présente en effet le tourisme comme une priorité. « La question est de savoir ce qu’on fait sur ce canal, souligne le professeur. Du transport de marchandises ? Je ne pense pas. Il vaudrait mieux construire un projet touristique global ».

 

« J’ai imaginé la création d’un Groupement d’Intérêt Public »

Pourquoi un tel projet n’a pas d’ores et déjà vu le jour ? « Le problème est que VNF, qui gère actuellement le Canal, n’a pas cette vocation », explique Robert Marconis. Alain Chatillon préconise alors un mode d’organisation différent. « J’ai imaginé cela sous la forme d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) qui regrouperait les agences de l’eau, l’Office National des Forêts, les organisations locales, l’Etat, VNF et les Régions », affirme le sénateur.

Alain Chatillon insiste en revanche sur la priorité absolue pour le Canal du Midi : les platanes. « Il est nécessaire de régler le problème des arbres de façon scientifique rapidement. Il faut qu’on fasse un peu confiance à la recherche sur ce point ». Sans oublier la question des œuvres d’arts bordant les berges. « Elles n’ont pas été touchées depuis un siècle. Si on ne fait rien, elles vont tomber en ruine ».

 

Article de Joséphine Durand