Mali : une guerre à « 3 millions d’euros par jour pour la France »

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Vendredi, une conférence-débat sur le thème regard croisés Paris-Bamako-Washington a eu lieu à la salle Castelbou. En présence du Docteur Bruce Whitehouse, professeur à la Lehigh University de Pennsylvanie, de la Consule des Etats-Unis Rachel Schneller et du Consul honoraire du Mali Karim Rahhaoui, il s’agissait de se questionner sur la situation du Mali.

 

« J’ai des liens très profonds et significatifs avec le Mali ». C’est avec cette phrase très personnelle que Bruce Whitehouse, anthropologue, choisit de faire son entrée en matière. Car avant d’ouvrir le débat, une présentation du Mali s’impose. « La population est rurale et concentrée dans le sud du pays. Il y a différents groupes ethniques. Le climat est aride » explique Bruce Whitehouse. Plus important, l’anthropologue se lance dans un rappel, indispensable de l’histoire du Mali. « Le coup d’état de 1991 à l’instigation d’Amadou Toumani Touré marque le début d’une période de transition qui va conduire le  pays vers la démocratie. Des élections ont été organisées en 1992 et une nouvelle Constitution mise en place ». Cependant, la démocratie malienne semble être une « coquille vide ». Bruce Whitehouse souligne ainsi « la corruption est massive. Il y a peu de dialogue politique et trop de consensus. La cooptation est monnaie courante et le pouvoir excessivement centralisé ».

 

Un Mali en guerre

« La chute de Mouammar Kadhafi et le mouvement séparatiste touareg ont contribué à la situation que connaît actuellement le Mali. Surtout, les islamistes ont rejoint les rebelles » explique Bruce Whitehouse. Ce qui a conduit la France à faire « un véritable chèque en blanc » avoue Karim Rahhaoui. En effet, chaque jour, ce sont près de « 3000000 d’euros que la France déboursent pour tenter d’aider le Mali à retrouver l’intégrité de son territoire ». Si l’engagement de la France est considérable, les Etats-Unis, eux, sont moins partie prenante pour une raison simple. «  Les Etats-Unis ne peuvent pas intervenir tant qu’un gouvernement élu démocratiquement ne sera pas mis en place » explique Karim Rahhaoui.  « Nous travaillons effectivement avec des moyens plus limités aussi à cause de la crise » confie Rachel Schneller.  Evident donc que tous attendent avec impatience les élections libres et démocratiques prévues pour juillet qui permettront sans doute l’instauration de nouvelles institutions au Mali.

 

Article de Nadia Hamdani