A Toulouse, des familles désabusées bientôt à la rue témoignent

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Le GPS (Groupement pour la Défense du travail Social) a lancé un nouvel appel au rassemblement devant la préfecture ce mercredi. Une cinquantaine de personnes se sont déplacées pour protester contre l’expulsion de 13 familles suite à la fermeture des accueils hivernaux.

 

Au total, 60 personnes dont 30 enfants scolarisés sont sur le point d’être mis dehors par la préfecture de Haute-Garonne. La situation reste latente, les expulsions qui auraient dû avoir lieu hier sont retardées jusqu’à vendredi prochain. Un suspens très mal vécu par les familles concernées, comme celle de Maria. D’origine arménienne, mère de deux enfants, elle vit en France depuis 5 ans. Ces 5 derniers mois, elle les a passés dans un hôtel qu’elle devra quitter vendredi. « Avant ça, j’ai vécu 4 mois à la rue, je dormais dans les garages ou dans ma voiture avec mes enfants ». Sa demande de papiers a été jugée irrecevable à cause de la maladie de son mari. « Je n’ai pas de solutions aujourd’hui. Je suis venu en France uniquement pour trouver un travail et je ne peux pas ».

Le cas est quasiment similaire pour Hélène*, en France depuis 4 ans et demi, elle a logé dans différents squats deux années durant. Elle est maintenant à l’hôtel depuis 10 jours, mais risque comme tous les autres de terminer la semaine à la rue. « Je suis en ce moment en instance de procès pour obtenir mes papiers » explique la jeune femme, obligée d’assumer seule ses enfants car son mari est en rétention. Une situation sévèrement déplorée par le GPS, qui dénonce le non-respect de la loi concernant le principe de continuité. « Nous demandons des hébergements adaptés pour ces personnes. La préfecture est dans l’illégalité », explique Annabelle Quillet, militante du GPS. « À côté de ça, aucun dispositif d’accompagnement social n’a été mis en place. Ces familles sont totalement isolées et démunies ». Mais encore, ce ne sont pourtant pas les plus mal lotis, «  une quinzaine d’autres familles sont toujours à la rue, ces rassemblements les concernent aussi ».

 

Article de Rémi Beaufils