Printemps des pères : « notre seul mot d’ordre est l’enfant »

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Jeudi dernier, un papa et deux mamans investissaient le parking d’Ikea avec pour slogan « Nos enfants ne sont pas des meubles ». Un mouvement dans la lignée du Printemps des Pères qu’Osez le féminisme 31 a jugé antiféministe et sexiste. Le papa en question, répond aux accusations.

 

Toulouse Infos : Après les deux papas qui étaient montés en haut des grues, vous protestez à votre tour. Pourquoi ? Quelle est votre histoire ?

Stéphane : Mon histoire est actuellement en justice, donc je ne veux pas trop en parler. Mais mes deux filles m’ont été enlevées avec violence il y a trois ans. Je me suis occupé d’elles depuis leur naissance. Et on vient me les enlever en me disant « Monsieur vous ne comptez plus ». Et je dois verser une pension à des preneurs d’otage pour pouvoir les voir une fois par mois. Depuis un an et demi je ne les vois plus alors que je ne les ai jamais frappées, jamais une fessée, rien !

TI : Vous étiez jeudi dernier sur le toit d’Ikea pour revendiquer vos droits. L’association Osez le Féminisme a dénoncé le sexisme et la violence de cette action

Stéphane : Déjà, nous n’étions pas sur le toit d’Ikea mais en haut du parking. En plus, je ne vois pas ce qu’il y avait de violent. Nos banderoles n’avaient rien d‘agressif. « Nos enfants ne sont pas des meubles » était notre slogan car aujourd’hui l’intérêt de l’enfant n’est pas pris en compte dans les affaires familiales. Notre mot d’ordre est le suivant : il faut penser à l’enfant. Il n’est pas une source de chamaillerie entre les parents et ne doit pas le devenir. L’enfant n’est pas un enjeu, pas un objet.

TI : Vous n’êtes donc pas un mouvement de pères finalement…

Stéphane : Non pas du tout. Il y a aussi des mères dans le mouvement. Je ne comprends pas pourquoi Osez le féminisme 31 nous a accusé d’antiféminisme dans son communiqué. Nous sommes juste des parents privés de leurs enfants. Des papas ET des mamans. Le mouvement peut être appelé le Printemps des pères, des parents ou des grands-parents. La question n’est pas là. On ne veut pas se perdre dans des débats masculinistes ou féministes. Il faut recentrer le débat. Le sujet, c’est l’enfant.

TI : Quelles sont les revendications de ce mouvement de parents ?

Stéphane : Nous voulons faire face aux dysfonctionnements socio-judiciaires. La globalité des lois n’est pas appliquée par la justice en matière d’affaires familiales. Une étude de 2009 montre même que dans 54% des cas, les enfants sont laissés aux parents maltraitants. C’est le monde à l’envers, on marche sur la tête ! A partir du moment où un parent n’est pas maltraitant, pourquoi est-il coupé de son enfant ? Ce qu’on veut, c’est une vraie justice, une vraie prise en compte par les magistrats des droits des enfants.

Pendant tout le printemps, des actions vont être faites, une résistance pacifique contre les injustices des affaires familiales. Notre mouvement est basé sur la tolérance.

Article de Joséphine Durand