L’Université du Mirail tente de « censurer » un débat sur l’intervention militaire au Mali

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Jeudi, une réunion-débat sur l’intervention militaire au Mali était organisé à Université du Mirail. Le NPA section jeunes, à l’origine de cet évènement, voulait afficher son opposition face à la présence française au Sahel.

 

Depuis le 11 janvier, la France est engagée dans une guerre sur les terres maliennes. Si la décision d’intervention paraît justifiée pour la majorité des Français, quelques opposants veulent faire entendre leur voix. Cependant, alors que la réunion-débat organisée par le NPA section jeunes devait se dérouler dans l’amphithéâtre 9, la présidence de l’Université du Mirail a purement et simplement refusé de laisser l’évènement s’y tenir par peur de débordements. Le plan Vigipirate était d’ailleurs au rouge à l’Université ce jour-là. Les organisateurs du débat ont alors du improviser. Quelques chaises du foyer de l’UFR Histoire-Géographie ont alors été réquisitionnées et placées à l’extérieur. « La présidence a cherché à nous censurer en nous privant de l’accès à l’amphithéâtre 9 » déclare un étudiant.

 

La France, intéressée

« La France veut avant tout défendre ses intérêts économiques » explique Camille, un militant NPA  et intervenant lors de cette réunion. En effet, le jeune homme se lance dans un discours dans lequel il fait la lumière sur ce que sont selon lui les véritables motivations de la France « On assiste au pillage des ressources que possède cette région ». Le Sahel constitue une région riche en pétrole, gaz, uranium et surtout or. Le caractère capitaliste de la France est alors pointé du doigt. «  Ce conflit se fait pour le plus grand profit des capitalistes français » renchérit le jeune homme. S’ajoute à la liste des arguments le fait que la France soutienne le régime malien « corrompu et criminel ». Les deux autres intervenants, Gisèle, membre de l’association Survie et Kévin, également militant au NPA sont intervenus pour rejoindre les propos tenus par Camille.  Cependant, face à des éléments qui pourraient faire mouche et même convaincre, cette réunion-débat a manqué cruellement d’une chose : la présence d’un intervenant à même de faire la lumière sur la situation au Mali et de familiariser l’auditoire à la géopolitique de la région.

 

Hamdani Nadia