Quand rien ne va plus à Toulouse…

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Manifestation des personnels enseignants. Photo / CTIDepuis plus d’un mois, Toulouse est secouée par les contestations. Les causes sont diverses: expulsions de sans papiers, situation des SDF, la loi Loppsi 2, la colère des fonctionnaires…Les toulousains sont sur tous les fronts.


A Toulouse, la colère n’a pas le temps de retomber entre deux scandales. Les associations comme Don Quichotte ou la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués), pour ne citer qu’eux, ne chôment pas.

Pas plus tard que mercredi dernier, une affaire plus que surprenante a interpellé associations et élus locaux. Une lycéenne turque est arrêtée par la gendarmerie, alors qu’elle devait être parrainée le soir même, par Nicole Belloubet, vice présidente du Conseil régional. Pour Pierre Grenier, délégué de la Cimade, « il n’y a pas de hasard, c’est une arrestation ciblée ». A la cérémonie de parrainage, « des lycéens  sont venus lire des textes de soutien, et son père est venu avec une photo d’elle. C’était un moment très particulier », nous raconte Pierre Grenier. Nicole Belloubet « s’est montrée très émue, et tout le monde était choqué de la situation ». La jeune fille, en France depuis 2007, vit avec son père qui lui, est en situation régulière. Elle est aujourd’hui en centre de rétention administratif, en attendant sa comparution devant le tribunal, qui décidera, ou non, de son expulsion. Un verdict qui devrait tomber dans les prochains jours.

 

De manifs en manifs

Les rues de Toulouse ont été particulièrement encombrées ces derniers temps. Les enseignants et les magistrats, notamment, ont manifesté leur colère face à la restriction budgétaire qui fait souffrir la fonction publique.

La politique sécuritaire menée par le gouvernement, avec la Loppsi 2 a également secoué la ville. Aujourd’hui, même si la loi a été ratifiée par le sénat, le combat continu pour le Collectif anti-Loppsi. Les associations comme le DAL (Doit au logement) ou Don Quichotte, qui font parti du Collectif, ont bien l’intention de contester cette loi au cas par cas.

Ils étaient présents mardi matin, au procès de Frédéric Lievy, le voyageur sédentarisé à Frouzins, dont la caravane et l’exploitation agricole sont menacés de destruction.

Ils soutiennent également les sans abris qui vivaient sous le pont des Catalans. A force de pressions, la mairie leur a enfin concédé un terrain à Purpan, mais de nombreux progrès restent à faire pour permettre à ces personnes de vivre décemment.

Un foisonnement de problèmes sociaux, qui pourrait bien prendre une place importante dans la campagne pour les élections cantonales. Pour mémoire, le premier tour se déroulera le 20 mars prochain.

 

Coralie Bombail