Education : dans les premiers pas d’une jeune professeur de CM1

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A l’heure d’une rentrée scolaire décriée comme l’une des pires jamais connues, les nouveaux professeurs ont bien du se lancer dans l’arène. Contrairement aux idées reçues, on ne largue pas automatiquement les pauvres bleus en ZEP. Pour Toulouse Infos, une jeune enseignante en poste depuis maintenant deux mois livre ses premières impressions.

 

Eux aussi, les professeurs, se souviennent comme hier de leur première fois. Mais fort heureusement, ces phases primaires ne sont pas toutes cauchemardesques. Ce n’est en tout cas pas le lot de Caroline Razimbaud, qui vient de décrocher le concours de professeur des écoles de l’Académie de Toulouse. Depuis septembre, la jeune universitaire enseigne en école primaire, à Montbeton dans le Tarn-et-Garonne. A 25 ans, elle gère seule une classe de CM1, soit vingt-sept élèves. « Je m’y attendais. En terme de nombre, c’est la moyenne » juge-t-elle. Avant le jour J, Caroline Razimbaud n’a pourtant pas eu trente six occasions de se faire la main. Deux stages de quinze jours sur le terrain, voilà toute la transition entre théorie et pratique. C’est maigre, mais mieux que rien. « Personnellement, le professorat a toujours été une vocation. C’est difficile de savoir en si peu de temps si on est réellement capable d’exercer ce métier. Même si c’est ce qui nous plait profondément, on ne sait pas trop ce qui nous attend » concède la jeune femme, qui ne se plaint pas pour autant. « Dans le département, la formation reste bonne. Ce n’est peut-être pas aussi facile en Haute-Garonne ». Question de cadre peut-être. D’effectifs, sans aucun doute.

 

« Eprouvant physiquement »

Incarnation d’une certaine autorité, la qualité d’un maître n’est bien évidemment pas uniquement liée à celle de ses connaissances. « Un enseignant, c’est un niveau d’études, mais surtout des capacités pédagogiques » analysait récemment Hélène Rouch, présidente de la FCPE31. A ce niveau, Caroline Razimbaud se débrouille pour l’instant plutôt bien. « Jusqu’à présent, je n’ai pas rencontré de problèmes graves comme des insultes ou des actes de violence. Mais j’ai eu à gérer des enfants qui se braquent, qui refusent par exemple de faire leurs devoirs ». En toute franchise, la nouvelle enseignante estime en fait être bien tombée. « Il n’y a pas trop d’élèves difficiles dans mon établissement. Mais il est vrai que certains enfants font des choses que je n’avais jamais vues quand j’étais moi-même sur les bancs de l’école. Peut-être est-ce l’époque, l’éducation des parents qui est différente ». S’il est trop tôt pour dresser un bilan, la professeur juge ses premières semaines aussi rudes qu’enrichissantes. « C’est très intéressant mais aussi assez éprouvant physiquement, ce dont les gens ne se rendent pas forcément compte. Il faut tout le temps être debout et rester réactif. Entre la préparation des cours et la correction des copies, on ne compte pas les heures. Mais j’ai la chance d’être bien épaulée. Il y a une grande solidarité de la part des anciens ».

 

Christophe Guerra