A Toulouse, le CREA demande l’arrêt des expulsions, « plus nombreuses depuis l’arrivée de ce gouvernement que depuis avril 2011 »

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Depuis mardi et en attendant un dialogue avec la préfecture le point d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO) à Patte d’Oie est occupé par des membres du CREA et des familles menacées d’expulsion. Ils souhaitent l’arrêt de ces procédures.

 

« La préfecture met la pression chaque jour sur les propriétaires. Il y a une menace d’expulsion imminente ou cent personnes vont se retrouver à la rue » confie Fouadito, membre du Collectif pour la Réquisition l’entraide et l’autogestion (CREA). Ils exigent tout bonnement auprès de la préfecture l’arrêt des expulsions. « On expulse des familles dans les campements au bord de la Garonne, celles qui ont réussi à se reloger par elles-mêmes dans des bâtiments aussi. On attend depuis ce matin (mardi) un contact avec la préfecture » déplore Fouadito. Une centaine de personnes, de familles en attendant d’autres dans la soirée se sont retrouvées pour dénoncer cette situation toulousaine. Dans cette campagne de réquisition, deux tranches de familles se distinguent, celles qui n’attendent plus rien de l’Etat et celles qui veulent encore y croire et espérant un logement. Ces deux populations sont solidaires et travaillent ensemble pour s’en sortir. Fouadito estime qu’il y a « de plus en plus de famille à la rue, la situation ne fait qu’empirer ». « L’accès au logement social est bloqué » déplore le militant.

 

Réaliser une action politique contre la préfecture

Pour ce membre actif du CREA, il y a deux discours. Celui partagé avec les adhérents de la campagne, « on attend rien de l’Etat, on sait très bien que les bâtiments sont vides, il suffit de les occuper et ça se passe très bien ». Et il y a les familles, « qui ont été reconnues et à qui l’Etat doit donner un logement. Elles le revendiquent comme la loi l’en oblige ». Alors que l’hiver arrive et la date de la non expulsion des locataires est proche, le constat est accablant. Depuis un an et demi et le début de la campagne de réquisition, la situation ne fait qu’empirer.  « Il y a pleins de promesses adressées aux gens, je n’y crois pas. Il y a eu plus d’expulsions depuis l’entrée de ce gouvernement au pouvoir que depuis avril 2011 » certifie ce membre actif.

 

Emma Faury